Dix mois de prison ferme: c’est la peine dont a écopé le chauffard qui avait conduit à contresens sur l’A5 en mars 2011. L'homme avait provoqué une collision frontale avec deux autres véhicules à la hauteur de Colombier. Le choc avait fait trois blessés, dont l'auteur des faits.
Le soir de l’accident, l’automobiliste de 27 ans roulait sous l’emprise de l’alcool et de stupéfiants. Le Ministère public demandait un an de prison ferme. La défense plaidait le sursis. Le Tribunal régional du Littoral et du Val-de-Travers a tranché jeudi matin.
Charges lourdes et longue liste d'antécédents
Les charges retenues contre l’accusé ont motivé la peine ferme : conduite en état d’ivresse, conduite sous l’influence de stupéfiants, infraction grave à la Loi sur la circulation routière et lésions corporelles graves. Les nombreux antécédents qui figurent au casier judiciaire de l’accusé n’ont également pas joué en sa faveur.
A la lecture du verdict auquel l'accusé n'a pas assisté, le juge a mis en avant le manque de compassion du chauffard envers les victimes. Selon la Cour, l'homme ne s’est pas suffisamment soucié de leur état dans les mois qui ont suivi l’accident. Par ailleurs, l'accusé n’a pas non plus cherché à reparler de l’accident avec les personnes qui l’ont vu dans les heures qui ont précédé le drame. C'est inacceptable!, conclut le juge.
Tout n'était pas noir
Le magistrat a tenu compte du geste financier, même modeste, de l’accusé envers les victimes. En effet, il a de lui-même décidé de verser des indemnités aux deux blessés. Le juge a également considéré sa volonté de se reconstruire, en retrouvant du travail après 2 ans de chômage et d’aide sociale.
Depuis 10 mois, l’accusé ne boit plus et ne se drogue plus. Pour cela, il a entrepris des démarches personnelles auprès d’une fondation. Cette abstinence n’a toutefois pas convaincu la Cour, car cette volonté de se prendre en main coïncide avec les mesures imposées par le Service des autos, note le juge.
Le magistrat a encore rappelé que l’accusé avait tout fait pour récupérer son permis, avant même que le jugement ne soit rendu. Alors qu'après l'accident, il avait juré qu'il ne reprendrait jamais le volant...
L'accusé ira donc en prison. L'homme a 30 jours pour faire recours. /sco