Les deux jeunes hommes accusés d’avoir mis le feu au bateau le Fribourg en février 2013 comparaissaient devant le Tribunal régional du Littoral et du Val-de-Travers à Boudry, lundi.
La nuit du 16 au 17 février, tous deux étaient montés sur le bateau pour faire passer le temps en attendant leur bus. Ils sont accusés d’avoir bouté le feu à l’aide de briquets à des gilets de sauvetage stockés dans une caisse en bois, située sur le pont supérieur de l’embarcation; des faits qu'ils reconnaissent.
Les deux jeunes hommes, âgés de 19 ans au moment des faits, disent ensuite être redescendus du bateau et avoir fait le tour du port à pied, d’où ils observent de la fumée puis des flammes. Les deux prévenus n’ont pas appelé les pompiers, de peur d’être attrapés. Ils ne se sont pas non plus dénoncés lorsqu’ils ont constaté l’ampleur des dégâts dans les médias locaux le lendemain.
Les deux hommes sont aussi accusés d’avoir incendié une poubelle dans les toilettes du parking du Port, un peu avant être montés sur le Fribourg, la preuve d’une escalade de ces deux jeunes à la dérive, pour le Ministère public.
Acte prémédité, selon le procureur
Les prévenus affirment avoir été sous l’emprise de l’alcool, mais pour le procureur, rien ne permet d'affirmer que leurs facultés en étaient amoindries ; leur comportement laissant penser qu’ils étaient tout à fait lucides et par conséquent pleinement responsables. Le Ministère public va même plus loin : les deux hommes voulaient voir le bateau brûler. S’ils sont restés aux abords du port, c’est pour attendre le spectacle, selon lui. Les deux prévenus affirment quant à eux qu’ils n’imaginaient pas que l’incendie prendrait une telle ampleur.
Le Ministère public requiert 18 et 20 mois de peine privative de liberté, dont 8 mois ferme.
L’avocat de la Société de navigation des lacs de Neuchâtel et de Morat a quant à lui mis l’accent sur la catastrophe évitée cette nuit-là. Le bateau, qui abrite 2'000 litres de mazout, aurait pu exploser, selon lui.
Des jeunes dépassés par les événements
Les avocats de la défense ont quant à eux dépeint des jeunes dépassés par leurs actes, qui n’avaient pas conscience des conséquences de leur geste. Selon eux, condamner leurs clients à la prison ferme ne fera que les transformer en délinquant à l’heure où ils construisent leur avenir professionnel. Dès lors, ils réclament tous deux une peine avec sursis total.
Le jugement sera rendu le 27 janvier. Les dégâts occasionnés avoisinent les 240'000 francs ; une somme dont les prévenus devront s’acquitter en partie, en fonction de ce que remboursera l’assurance. /Sbe