Matthieu Aubert, économiste à la Chambre neuchâteloise du commerce et de l'industrie.
La Chambre neuchâteloise du commerce et de l’industrie et la banque UBS ont analysé l’état et les perspectives de l’économie neuchâteloise. Pour la deuxième fois, les deux entités ont mis leurs résultats en commun. Il en ressort que le canton de Neuchâtel est fort à l’extérieur et faible à l’intérieur.
Les trois branches dominantes dans le canton que sont l’horlogerie, l’électronique et les métaux, et qui vivent principalement des exportations, sont florissantes. Elles portent l’industrie intérieure, plus faible, composée notamment de la construction, des services et du secteur banquier.
Neuchâtel peine à se montrer attractif localement. Le canton souffre d’un fort taux d’endettement et d’une perte continue de la population active, qui pourrait contribuer à son enrichissement. La lourde fiscalité y est pour beaucoup. Aux yeux de la CNCI et d’UBS, ce sont les principales faiblesses sur lesquelles il faut travailler.
Pour la banque, la réforme fiscale des personnes physiques entamée par l’Etat n’est pas satisfaisante : elle vise les familles qui tendent à rapporter peu et qui engendrent des coûts. Les autorités devraient davantage miser sur les célibataires carriéristes qui cherchent à s’enrichir, estime Thomas Verguth, économiste chez UBS.
De se côté, la Chambre neuchâteloise du commerce et de l’industrie a mené une enquête auprès de 800 entreprises de la région. Principal constat : les entreprises exportatrices se sont démarquées en termes d’effectifs. Davantage d’emplois s’y sont créés par rapport aux entreprises qui visent le marché intérieur. L’évolution des salaires est aussi plus importante que ne le laissaient présager les prévisions avec une hausse de 2% en 2012.
Selon la CNCI et UBS, l’année 2012 a été assez bonne pour le canton. Les perspectives 2013 sont plus sombres. /sbe
