L'audition de Peter Kneubühl a donné lieu à un moment fort lundi après-midi devant le Tribunal régional Jura bernois Seeland. Le président Markus Gross a diffusé en salle d'audience trois vidéos enregistrées par la police lors de l'assaut de la maison du forcené de Bienne, le 8 septembre 2010. Ces documents montrent avec un réalisme cru la violence déployée par Peter Kneubühl au moment où ce dernier a ouvert le feu sur les policiers. Un agent avait été grièvement blessé alors que le retraité tentait - selon ses dires - de défendre sa maison du chemin Mon-Désir 9. Le forcené comparait à Bienne depuis lundi matin.
Un homme à deux visages
Peter Kneubühl a changé d'attitude durant son audition. Plutôt calme et studieux le matin, il s'est montré déstabilisé par le visionnement de ces trois vidéos l'après-midi. L'homme s'est lancé dans une diatribe confuse contre le système, dénonçant un État qui opprime les citoyens, comparant la Suisse à la Syrie ou l'Afghanistan. Peter Kneubühl a par ailleurs refusé de s'exprimer sur le déroulement de la journée du 8 septembre 2010. Pour lui, l'important est de savoir « qui a agressé qui ».
« Aucun être humain n'est de mon côté »
Autre fait marquant lors de l'audition, la lecture de passages de carnets tenus minutieusement par Peter Kneubühl avant les événements de septembre 2010. Des phrases qui renforcent encore l'image d'un retraité qui se sent seul contre tous, enfermé dans sa paranoïa. Il accable notamment sa sœur avec qui il est en conflit au sujet de sa maison. Elle est le Diable incarné, écrira-t-il. Aucun être humain n'est de mon côté, peut-on également lire. Autre phrase qui dénote sa peur des policiers et l'impression que sa fin est proche : Les porcs ne sont pas venus aujourd'hui. Il me reste encore un jour à vivre. Il avait écrit ce passage en 2009.
Le procès de Peter Kneubühl se poursuit mardi avec l'audition de l'expert psychiatre. /fra