Environ 180 emplois pourraient passer à la trappe dans le Jura bernois. Le groupe Greatbatch qui a racheté en 2008 les usines Précimed à Orvin et Corgémont prévoit de transférer la majeure partie des activités aux Etats-Unis et au Mexique d'ici fin 2013. Les deux sites du Jura bernois emploient 196 personnes à l’heure actuelle. Une quinzaine de postes seulement serait donc maintenue. Le groupe américain justifie sa position par des conditions particulièrement difficiles sur le marché orthopédique et par des coûts de production trop importants. Une période de consultation avec les employés a été ouverte jusqu’au 20 juillet sur le plan proposé par Greatbatch. Le groupe américain s’engage à mettre en place un plan social.
Réaction d'UNIA
Le syndicat UNIA a accueilli avec « stupeur » ces licenciements. « Il faudra que ces gens s’expliquent », a déclaré Pierluigi Fedele, secrétaire syndical d’UNIA Transjurane, doutant de l’argument économique censé justifier la charrette. Le syndicat va maintenant organiser des assemblées de travailleurs pour faire face à cette décision. Greatbatch n’est pas doté d’une convention de travail.
« Cela nous facilite les choses ; nous aurons moins d’entraves conventionnelles du type paix du travail » commente Pierluigi Fedele. Le secrétaire syndical d’UNIA se montre par ailleurs pessimiste sur l’existence – déjà – d’un plan social : « s’ils le prévoient déjà, c’est qu’il n’y a pour eux [la direction] aucune possibilité de récupérer les emplois ». UNIA entend par ailleurs demander une prolongation de la période de consultation qui se chevauche avec une période de vacances.
Tous surpris
Du côté des autorités communales, c’est la surprise. La mairesse d’Orvin, Arlette Delémont, n’a pas souhaité réagir à chaud. Le maire de Corgémont, Etienne Klopfenstein, lui, qualifie l’événement d’« énorme déception » et a accueilli ces informations « avec un pincement au cœur » pour les personnes qui vont perdre « d’un moment à l’autre leur emploi ».
Le directeur de la Promotion économique bernoise a appris la nouvelle avec « de la surprise et de la déception ». Denis Grisel confirme que des tractations étaient en cours avec Greatbatch pour maintenir et même renforcer la présence de l’entreprise dans la région.
La Chambre d’économie publique du Jura bernois est animée du même sentiment de surprise. Son directeur, Patrick Linder, estime que ces licenciements sont « peut-être annonciateurs de quelques difficultés d’ordre conjoncturel ». Selon lui, l’activité sur certains marchés est plus difficile que lors des précédents mois. /fco+tsc