Le Parc Naturel Régional du Doubs devant le peuple

Etape cruciale pour le Parc naturel régional du Doubs. Les communes membres doivent se prononcer ces prochaines semaines sur le contrat de parc. Après quoi, l’Office fédéral de l’environnement statuera sur la demande de label. Dans le canton de Neuchâtel, trois communes ont déjà donné leur aval. Dans le Jura, la ronde commencera lundi aux Genevez et devrait s’achever à Lajoux le 4 juillet. Prise de température avant le vote…

Partagé. C’est le mot qui revient sur les lèvres de beaucoup de maires en parlant de l’opinion de leurs concitoyens. Difficile pour l’instant de donner un pronostic sur les résultats du vote. Il faut dire que le sujet ne fait guère causer, les préoccupations s’étant concentrés ces derniers temps sur la fusion et les éoliennes. La population ne semble pas avoir encore réalisé qu’il y aura bientôt ce vote, comme le confirme la maire des Breuleux, Agnès Bourquard.

Manque d’information

D’aucuns pointent également un défaut d’information, « on ne sait pas où on met les pieds ». Pour Francis Guerne par exemple, maire de Lajoux, ses concitoyens peinent à distinguer quels sont exactement les avantages et les inconvénients pour leur commune. Certains maires reprochent également le manque de suivi de la part du parc : des séances d’informations prévues ont été reportées, sans qu’ils ne sachent à quand. Faux, rétorque le président de l’association du parc Laurent Schaffter. Toutes les communes auront leur séance d’information, que ce soit plusieurs jours ou quelques minutes avant le vote. Une seule reste à agender. Des documents explicatifs ont également été transmis aux autorités concernées, dont un message qui pourrait être donné aux citoyens.

Peur de l’écolo

Des avis négatifs se font toutefois entendre. Certains prédisent au projet le même sort que la fusion. Les craintes concernent surtout d’éventuelles restrictions. C’est notamment le cas parmi la population de Soubey, qui craint la même expérience qu’avec sa réserve naturelle. Les citoyens ont tendance à faire l’amalgame, explique le maire Samuel Oberli, pour sa part favorable au projet. L’élu constate aussi une certaine méfiance face à certaines promesses.

Des craintes infondées selon les responsables du projet. Le parc n’a pas le pouvoir de modifier la loi, ni dans le sens d’une quelconque coercition, ni pour une libéralisation. Et si au départ du projet, on s’orientait vers un accent très marqué sur l’écologie, aspect qui avait inquiété certains agriculteurs, tout a été rééquilibré afin d’apaiser ces craintes, selon Laurent Schaffter. C’est d’ailleurs l’un des points qui rendent le maire de Saignelégier, René Girardin, confiant sur l’issue du vote. Le parc pourrait même être un outil de promotion des produits régionaux issus de l’agriculture, selon lui. Tout le monde devrait trouver son compte dans ce consensus, selon Albert Piquerez, maire de Clos du Doubs.

Histoire de sous

Reste l’aspect financier. Des citoyens n’hésitent pas à qualifier le projet de « bastringue à pomper du fric ». Les coûts ont en effet été revus à la hausse pour les communes afin de répondre aux exigences de la Confédération. Ils pourraient monter au maximum jusqu’à 6.- par an par habitants dans les années à venir et chaque franc investi devrait en rapporter trois. Mais sur ce point, comme sur les restrictions, une certaine défiance envers les promesses des autorités se fait jour.

Reste aux porteurs du projet d’être persuasifs lors des dernières séances d’information. A voir aussi si la population se montrera intéressée par ces séances. /iqu