Le président de la Fondation Digger à Tavannes a appris avec crainte que Kiev quittait le traité d’Ottawa. L’Ukraine est le sixième État à quitter ou annoncer l’intention de quitter ce traité concernant les mines antipersonnel.
L’Ukraine sort du traité d’Ottawa. C’est le sixième État à quitter ou annoncer l’intention de quitter ce traité qui interdit l’utilisation, le stockage, la production et le transfert des mines antipersonnel. Une décision qui a été annoncée en début de semaine et qui inquiète Frédéric Guerne, le président de la Fondation Digger à Tavannes. « Pour moi, c’est vraiment une très mauvaise nouvelle », déplore celui qui souhaite justement envoyer une machine de déminage en Ukraine.
Frédéric Guerne : « Pour moi, c’est quelque chose de très dangereux, on a un effet domino. »
Le président de la Fondation Digger est inquiet. « Ces traités ont démarré il y a 27 ans. La dynamique était parfaite, beaucoup de pays les ont signés et respectés », explique-t-il, « mais tous ces retraits soudains, c’est très grave. Jusqu’où iront ces retraits des États signataires ».
Des politiciens inactifs ?
Le président de la Fondation Digger espère désormais une réaction de la part des politiques : « J’espère qu’ils se lèvent et se battent pour ce traité. Il va maintenant falloir le protéger et éviter que d’autres États embrayent le pas à ces retraits ». Surtout que l’objectif de ces traités c’est surtout de protéger les civils, qui sont les premiers touchés par ces mines. « C’est toute l’essence du traité d’Ottawa. C’est de mettre en avant que, lorsque la guerre est terminée, ces mines restent. Elles ont des effets collatéraux qui sont juste terribles », déplore l’homme de 53 ans.
Frédéric Guerne : « Les civils sont la plupart des victimes. »
Une ambivalence avec le projet de l’entité de déminage, qui s’est alliée aux écoles de Bienne et de Jura bernois pour lever des fonds afin d'envoyer une machine en Ukraine. « C’est peut-être tout l’enjeu de la démarche: ce sont les jeunes qui montrent l’exemple », explique Frédéric Guerne. Montrant un certain optimisme, il ajoute: « Il y a quelques fous qui dirigent certains pays du monde, c’est aux jeunes maintenant de montrer qu’ils sont plus intelligents et surtout plus courageux. C’est eux qui voient l’avenir, sûrement mieux que ceux qui nous dirigent. »
Frédéric Guerne : « Ce sont les jeunes qui montrent l’exemple maintenant. »
Le retrait de l’Ukraine en a provoqué un nouveau : c’est donc au tour de la Finlande d’annonce sa sortie du traité antimines. Le président Alexander Stubb a promulgué vendredi le retrait de son pays de la Convention d’Ottowa, à laquelle Helsinki avait adhéré en 2012. Une annonce faite ce vendredi. Il invoque des menaces sécuritaires./tbu