Parmi les sujets chauds, le tout nouveau président de la faîtière de la branche suisse du cinéma et de l'audiovisuel met en avant l’initiative SSR. Un texte que le conseiller aux Etats vert neuchâtelois qualifie d’épée de Damoclès.
Grand consommateur de contenu audiovisuel, Fabien Fivaz a été nommé cette semaine à la tête de Cinésuisse. Le conseiller aux Etats vert neuchâtelois a relevé mercredi dans La Matinale avoir accepté ce poste par intérêt pour le milieu du cinéma et tout ce qui gravite autour. « Tout ce qui tourne autour du cinéma est extrêmement intéressant. On a en Suisse une production qui est diversifiée, qui est vivante. » Fabien Fivaz se réjouit de défendre les intérêts de la branche, car c’est justement la mission de Cinésuisse, la faîtière de l’ensemble de la chaîne de production du cinéma allant de la production à la réalisation en passant par les scénaristes et les auteurs. Mais aussi « la production, les cinémas, les festivals, la promotion du cinéma, donc c’est vraiment extrêmement vaste. »
Fabien Fivaz : « [La redevance à 200 francs] est une épée de Damoclès qui est au dessus de la tête du cinéma »
La Lex Netflix, qui est entrée en vigueur en janvier 2024, commence à déployer ses effets. « On estime à environ 24 millions de francs le volume de ce qui est investi en Suisse par les plateformes, comme Netflix mais il y en a d’autres. Et ces plateformes ont le choix entre payer à la confédération comme une part de leur chiffre d’affaires ou alors véritablement investir en Suisse. » Fabien Fivaz se réjouit de voir comment ce travail va se traduire entre le cinéma indépendant et ces plateformes.
L’initiative dite SSR, pour une redevance à 200 francs, inquiète le nouveau président de Cinésuisse. « La SSR à travers ses programmes cultures, à travers ses programmes de soutien au cinéma est extrêmement importante. » La SSR, par exemple, aide la branche du cinéma en réalisant des co-productions « que ce soit avec l’étranger ou avec des productrices ou des producteurs en Suisse. Et évidemment que de réduire encore la redevance (…) aura un impact sur la culture, en particulier le cinéma. »
Fabien Fivaz est aussi membre du comité Cinéconomie. À ce titre, il rappelle que le tournage d’un film dans une région, un canton, crée énormément de valeur ajoutée. Et certains cantons, comme le Valais, l’ont bien compris. Lors d’un tournage, l’équipe vit dans la région, dort dans des hôtels, mange dans des restaurants et fait vivre l’économie locale. « Cet impact-là, les cantons sont en train de le reconnaitre. » Un projet pilote en ce sens est d’ailleurs en train de se mettre en place dans le canton de Neuchâtel. /sma