Situation « critique » pour le chocolat suisse

L’incertitude plane sur l’industrie du chocolat. Le prix record du cacao, les tarifs douaniers ...
Situation « critique » pour le chocolat suisse

L’incertitude plane sur l’industrie du chocolat. Le prix record du cacao, les tarifs douaniers ou encore la diminution de la consommation par habitant mettent la pression sur les fabricants. Le directeur de Chocosuisse, Roger Wehrli, tire la sonnette d’alarme.

L'industrie du chocolat est sous pression actuellement en Suisse. (photo : Martial Trezzini/Keystone via AP) L'industrie du chocolat est sous pression actuellement en Suisse. (photo : Martial Trezzini/Keystone via AP)

L’industrie du chocolat suisse traverse une passe délicate. Alors que les festivités de Pâques battent leur plein, le secteur est confronté à de nombreux défis. En premier lieu, les fabricants doivent composer avec un prix du cacao qui atteint des records. L’année dernière, il a presque quadruplé passant de 3'000 à près de 11'000 francs. Une « hausse énorme », comme la qualifie le directeur de la faitière Chocosuisse. Pour Roger Wehrli, cette donnée entraîne une hausse des prix de fabrication et se répercute sur les tarifs en magasin. « La situation est critique, car on ne sait pas comment les consommateurs vont réagir à cette hausse. Et maintenant en plus, on a le problème des tarifs douaniers avec les États-Unis », expose le directeur.

Roger Wehrli : « La situation est critique. »

Compensations insuffisantes

En plus de ces problématiques, s’ajoute la pression exercée par la protection douanière de l’agriculture, explique Roger Wehrli. « En Suisse, on paye par exemple le lait deux fois plus cher que dans l’Union européenne », indique-t-il. « Il y a certes des compensations sur certaines matières premières, mais ça ne suffit pas », poursuit le directeur qui demande des mesures et un soutien politique.

« Les compensations partielles pour notre industrie ne suffisent pas. »

Des mois décisifs

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas le week-end de Pâques qui délivrera les réels enseignements de cette situation délicate. « Pâques est un événement particulier où tout le monde mange un lapin au chocolat. C’est surtout dans les mois à venir qu’on va vraiment voir la réaction des consommateurs face à l’augmentation des prix », analyse Roger Wehrli.

« Il nous reste à espérer que les consommateurs continuent d’apprécier l’excellence du chocolat suisse. »

Malgré ce contexte difficile, le directeur de Chocosuisse se veut optimiste. Selon lui, les consommateurs sont prêts à payer le prix de « l’excellence et de la qualité » du chocolat suisse. Dans le cas contraire, des licenciements, voire des fermetures sont-ils à prévoir ? « J’espère que cela ne nous attend pas et qu’on passera cette crise. L’industrie a survécu à d’autres phases difficiles », conclut-il. /gjo


 

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