L’IA s’invite dans les discours du gouvernement neuchâtelois

La conseillère d’État Crystel Graf utilise régulièrement l’intelligence artificielle comme ...
L’IA s’invite dans les discours du gouvernement neuchâtelois

La conseillère d’État Crystel Graf utilise régulièrement l’intelligence artificielle comme outil pour s’inspirer avant certaines de ses nombreuses prises de parole. Une pratique synonyme de gain de temps, mais qu’il faut utiliser intelligemment.

Crystel Graf utilise régulièrement l'IA lors de la rédaction de ses discours. Un outil qu'elle décrit comme intéressant et amené à se généraliser. (Photo d'archives : Chancellerie d'Etat)  Crystel Graf utilise régulièrement l'IA lors de la rédaction de ses discours. Un outil qu'elle décrit comme intéressant et amené à se généraliser. (Photo d'archives : Chancellerie d'Etat) 

C’est un nouvel outil qui trouve sa place au sein du gouvernement neuchâtelois. La conseillère d’État Crystel Graf a régulièrement recours à l’intelligence artificielle dans l’exercice de ses fonctions. La cheffe du Département de la formation, des finances et de la digitalisation explique utiliser l’IA pour résumer des dossiers conséquents ou trouver de l’inspiration avant certains discours. « Comme internet, c’est un outil très intéressant. Il faut toutefois bien comprendre comment cela fonctionne et avoir un esprit critique », explique l’élue PLR.

Crystel Graf : « C’est un outil d’accompagnement intéressant, mais qui comporte parfois des erreurs crasses. »

L’IA va « reproduire les biais humains »

Pour Stéphane Koch, spécialiste des questions numériques, il est important d’avoir une certaine expertise du domaine dans lequel on fait appel à l’IA. « Cela permet d’évaluer l’information que va nous délivrer l’intelligence artificielle », indique l’expert. « Parfois, l’IA délivre de fausses citations ou des liens qui n’ont pas de rapport avec le contenu recherché », rappelle Stéphane Koch.

Stéphane Koch : « L’IA reproduit les biais humains présents dans les données sur lesquelles elle s’entraîne. »

Fermer les yeux ou vivre avec

Crystel Graf n’hésite pas à comparer l’arrivée progressive de l’intelligence artificielle à celle de la télévision, de la calculatrice ou d’internet. « On a deux choix », analyse la conseillère d’État. « Soit on fait semblant que ça n’existe pas, ou alors, on sensibilise pour un usage raisonné et raisonnable de l’outil », ajoute-t-elle.

Crystel Graf : « Il y a un gros travail d’esprit critique à développer, notamment à l’école. » 

Consommation à « mettre en perspective »

Outre la sensibilisation à effectuer autour de l’utilisation de ce nouvel outil, Crystel Graf souligne qu’il est important de prendre conscience de la consommation énergétique qu’engendre l’intelligence artificielle. « Je ne suis pas sûre que l’utilisateur ait toujours conscience de ce que cela représente en termes éthiques ou de durabilité », explique la conseillère d’État.

Un avis partagé par Stéphane Koch, qui nuance toutefois : « il faudrait mettre en perspective la consommation énergétique de l’IA avec ce qu’elle permet d’économiser. L’intelligence artificielle va réduire le temps de traitement de certaines tâches qui, dans le monde physique, auraient aussi consommé un certain volume d’énergie », rappelle le spécialiste.

Stéphane Koch : « Il faudrait mettre en abîme ce que consomme l’IA et ce qu’elle permet de ne pas consommer. »

Stéphane Koch indique finalement que certaines sociétés font déjà des efforts en matière de dépenses énergétiques. « Il faudrait favoriser d’une manière ou d’une autre ces entreprises pour qu’elles servent d’exemple par rapport à ces outils qui vont immanquablement prendre de plus en plus de place dans notre société », conclut l’expert. /gjo


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