Peut-on entrer dans un parti politique comme dans un moulin ?

En pleine période de campagne pour les élections cantonales du 23 mars, la rédaction de RTN ...
Peut-on entrer dans un parti politique comme dans un moulin ?

En pleine période de campagne pour les élections cantonales du 23 mars, la rédaction de RTN s'intéresse au processus d'adhésion aux différentes formations politiques neuchâteloises. L’identité et les intentions des nouveaux adhérents, avant même que ces derniers ne mettent un pied dans le monde politique, est-elle contrôlée ?

Peut-on entrer dans un parti politique comme dans un moulin ? Intégrer les rangs des formations politiques neuchâteloises peut parfois s'apparenter à une journée portes-ouvertes. Chaque groupe établit ses propres règles d'adhésion. Certains d'entre eux se méfient, d'autres un peu moins.
Les Vert-e-s du canton de Neuchâtel sont les seuls à avoir édicté une charte cantonale. Lorsqu'un nouvel adhérent signe ce document, il s'engage à en respecter les termes. Au PLR, ce sont les sections qui sont en charge de l'adhésion des nouveaux membres. Celles-ci sont donc libres d'établir un texte de ce type ou non. La mise en place d'une charte PLR au niveau cantonal est en discussion, mais pour le moment, cela n'est pas acté. Du côté de l'UDC, on a momentanément pensé à édicter un tel règlement, mais finalement, selon son président Niels Rosselet-Christ, « c'était trop de paperasse, pour peu de certitudes. D'autant plus que cela n'a aucune valeur juridique. »


Y a-t-il des contrôles afin d'éviter que les nouveaux adhérents ne traînent des casseroles derrière eux ?
Oui, mais seulement du côté de l'UDC. Depuis le scandale d'avril 2024, où un jeune membre neuchâtelois du parti agrarien a été accusé d'avoir utilisé un profil anonyme sur les réseaux sociaux pour diffuser des propos incitant à la haine, l'Union démocratique du centre veut éviter les dégâts d'image. Niels Rosselet-Christ explique que depuis cet épisode, le parti a mis en place une analyse plus poussée et systématique des candidatures, où l'identité numérique des nouveaux adhérents est désormais davantage étudiée. Les nouveaux arrivants doivent transmettre leurs pseudos utilisés sur les réseaux sociaux, ajoute le président de l'UDC neuchâteloise.


La pratique dans les autres partis ?
Ils privilégient avant tout la discussion, soit avec les partisans, soit directement avec le nouveau membre. Le président du POP, Julien Gressot, explique que les personnes qui désirent rejoindre son parti sont « très souvent déjà connues des membres actifs ». Du côté du PS, Claudine Salzmann Silva, collaboratrice administrative, ajoute qu'au Parti socialiste « ça marche avant tout à la confiance ». SolidaritéS fait de même, selon Marianne Ebel, une membre du mouvement. Au Centre, la secrétaire générale, Manon Freitag, explique essayer de convier systématiquement l'intéressé à une rencontre autour d'un café pour discuter. Les Vert'libéraux privilégient les assemblées générales pour prendre le pouls.


Comme une lettre à la poste
En résumé, ce qu'il faut retenir, c'est qu'en principe, n'importe qui peut rejoindre les rangs des partis politiques du canton de Neuchâtel.
Hormis l'UDC, qui dit agir de manière systématique et préventive pour éviter les dégâts d'image, les autres partis agissent en réaction. Mais si un adhérent venait à déraper, la procédure d'exclusion est en revanche assez bien définie dans les statuts de toutes les formations politiques.
Mais ce qui importe vraiment aux partis, c'est de s'assurer que les futurs membres partagent les idéologies et les valeurs du parti auquel ils souhaitent s'affilier. Et c'est aussi ce qui est le plus contrôlé par tous les partis du canton de Neuchâtel.

À noter encore qu'aucun groupe ne demande l’extrait de casier judiciaire des nouveaux adhérents. /yca


Actualisé le

 

Actualités suivantes

Articles les plus lus