Le Canton se dote d’un centre de médecine des violences

C’était un maillon manquant dans le canton de Neuchâtel. Un nouveau centre de médecine des ...
Le Canton se dote d’un centre de médecine des violences

C’était un maillon manquant dans le canton de Neuchâtel. Un nouveau centre de médecine des violences a ouvert ses portes lundi sur le site de l’hôpital Pourtalès. Une structure qui va non seulement améliorer la prise en charge des victimes, mais aussi faciliter la tâche de la justice.

Le centre de médecine des violences de Neuchâtel a ouvert ses portes en ce lundi 25 novembre (photo : KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD). Le centre de médecine des violences de Neuchâtel a ouvert ses portes en ce lundi 25 novembre (photo : KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD).

Un nouvel outil au service des victimes de violence. Le canton de Neuchâtel a ouvert lundi son centre de médecine des violences sur le site de Pourtalès du Réseau hospitalier neuchâtelois. Cette structure offre une consultation gratuite aux victimes dès l’âge de 16 ans et améliore la prise en charge médico-légale.

« Un outil essentiel, une nécessité », ont clamé les différents acteurs concernés présents lundi lors de la conférence de presse. Et ils sont nombreux : État, police, justice, santé publique ou encore politique familiale et de l’égalité. La transversalité de la problématique explique aussi pourquoi il aura fallu six ans après les premières discussions pour assister à l’inauguration de ce centre de médecine des violences. Le mandat pour le gérer a été confié au RHNe. Sabine Illide-Boulogne, cheffe du département femme-mère-enfant, explique « qu’il fonctionne sur rendez-vous, du lundi au samedi. Il est constitué d’infirmières forensiques spécialisées. Leurs rapports seront supervisés par trois médecins de l'Institut de médecine légale de Berne. » 

Sabine Illide-Boulogne : « Ce centre est destiné à toutes les victimes de violence. »

Un accueil et une écoute attentive

Cette nouvelle porte d’entrée, qui s’ajoute à celles de la police, de l’hôpital ou encore du Savi, va permettre une avancée significative dans la prise en charge des victimes selon Florence Nater, conseillère d’État en charge de la cohésion sociale. « Les objectifs sont de pouvoir garantir un accueil confidentiel et sécurisé, de manière régulière, pour toutes les personnes victimes d’une situation de violence. »

Florence Nater : « La victime va pouvoir déposer le récit de sa situation et potentiellement porter des constats qui sont susceptibles ensuite d’être des preuves dans le cadre d’une démarche judiciaire. »

L’utilité du constat médico-légal en justice

Le canton de Neuchâtel ne compte pas de centre de médecine légale. Et c’est sur ce point précis que la justice et la police ont mis l’accent quant à la plus-value que devrait apporter cette structure de médecine des violences dans l’établissement des preuves. Marc Rémy, procureur et membre de la direction du Ministère public, souligne « que dans les cas les plus graves, la personne était envoyée au centre de médecine légale de Lausanne. Ce qui n’est pas pratique. Désormais, il sera possible de faire un constat ici à Neuchâtel qui répond aux exigences médico-légales. »

Marc Rémy : « Le constat médico-légal est fondamental pour la justice. »

Dans le canton de Vaud, une telle structure de médecine des violences existe depuis de nombreuses années. Il en ressort que 81% des victimes ont utilisé le constat médical comme moyen de preuve.

Le coût de ce nouveau centre neuchâtelois de médecine des violences s’élève à 400'000 francs par année. /jpp


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