Horloger indépendant, émailleur et artisan multitalents, Bastien Vuilliomenet est le fondateur et l’unique employé de « Lundis Bleus », une marque horlogère basée à Neuchâtel. Son atelier est situé depuis bientôt une décennie dans une maison tout en pierre d’Hauterive de la rue des Moulins. Chaque année, pas plus d’une centaine de montres au cardan entièrement fait main en sortent, au prix de longues heures de travail méticuleux.
Une pratique millénaire dont le nom est lui-même un clin d’œil à l’histoire de l’horlogerie, puisque les « lundis bleus », c’était le nom que les horlogers indépendants d’autrefois donnaient au lundi de congé qu’ils s’octroyaient après avoir souvent bu avec excès le dimanche soir. En l’honneur de cette page d’histoire, le logo de « Lundis Bleus » est une molécule d’alcool stylisée.
Un processus à haut risque
Les montres de la collection séduisent jusqu’à une clientèle japonaise ou américaine. Elles ont les couleurs vives et brillantes de l’émail, le matériau de prédilection de Bastien Vuilliomenet. Avant de le plier à sa fantaisie, l’émailleur doit en passer par un fastidieux travail de préparation, puis par plusieurs passages dans le four à environ 800 degrés. Une phase à haut risque, puisque même un émailleur chevronné doit jeter près d’un tiers de sa production à ce stade.
Bastien Vuilliomenet est un horloger indépendant. Les Lundis bleus, c’est lui et uniquement lui. Il fait tout et ça s’apparente parfois à un numéro d’équilibriste, puisqu’il doit s’occuper à la fois du design, de la production, mais aussi de l’expédition, de la promotion ou de la comptabilité. Dès lors, le temps est le nerf de la guerre pour un artisan comme lui, puisque pendant qu’il est à New York à assurer la promotion de la marque, il ne peut pas être dans son atelier en train de fabriquer des cadrans. /jhi