À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, le fabricant de câbles a ouvert les portes de son entreprise au public samedi. Le site a autrefois servi à la création d’Indiennes.
De la confection d’Indiennes à la fabrication de câbles à l’échelle internationale. Une centaine de personnes a eu l’opportunité de visiter l’entreprise Nexans à Cortaillod dans le cadre des Journées européennes du patrimoine, sur le thème des réseaux, samedi.
Le site a tout d’abord abrité une fabrique d’Indiennes au 18e siècle, qui laissera ensuite sa place, dès 1879, à l’entreprise de câbles électriques. Aujourd’hui, Nexans compte 28'000 collaborateurs à travers le monde, dont 300 à Cortaillod qui œuvrent dans les huit usines aujourd’hui présentes sur les 300'000 m2 à disposition. La visite était assurée par du personnel de Nexans et par des collaborateurs de l’Office du patrimoine bâti et immatériel neuchâtelois (OCPI). Nicole Froideveaux, historienne au sein de l’OCPI, a expliqué que le site avait été choisi pour sa proximité avec l’Areuse et le lac, des sources d’eau utiles au fonctionnement de certaines machines servant à fabriquer les Indiennes.
Des bobines pesant jusqu’à 40 tonnes
C’est en 1879 que la câblerie de Cortaillod est fondée. L’entreprise s’appuie sur le brevet fraîchement déposé par l’ingénieur François Borel, inventeur de la presse à plomb, qui servira à la construction de câbles durant un siècle. « C’est en observant les canalisations de la ville de Pompéi, lors de son voyage de noces, que François Borel a eu l’idée d’utiliser du plomb pour préserver les câbles des rongeurs et pour assurer leur étanchéité », explique Alain Percassi, directeur des ressources humaines chez Nexans Suisse.
Alain Percassi : « Il a vu des canalisations qui étaient toujours là, en assez bon état, après 2'000 ans. »
L’invention sera présentée à l’Exposition universelle de l’électricité à Paris en 1881. Elle séduit et l’entreprise de Cortaillod se verra ainsi confier l’électrification de la capitale française.
Aujourd’hui, Nexans compte donc 28'000 collaborateurs à travers le monde. Le site de Cortaillod affiche à lui seul un chiffre d’affaires annuel de 200 millions de francs. L’un des défis qui se présente à la société a trait à l’approvisionnement en cuivre, avec des besoins en augmentation. L’entreprise tente désormais de recycler une partie de ce précieux métal. Des panneaux solaires posés sur le toit permettent par ailleurs de couvrir 30% des besoins du site, ajoute Davy Kranklader, responsable de la chaîne logistique et de la maintenance. Nexans a notamment participé au câblage du tunnel du Lötschberg et du Simplon, ou encore du Leman Express. Le groupe est actif dans les câbles « à basse, moyenne et haute tension, ainsi que dans la fibre optique et les câbles d’industrie », ajoute Davy Kranklader.
Samedi, plusieurs anciens collaborateurs figuraient parmi les visiteurs. C’est le cas de Jean-Jacques Vogel, aujourd’hui retraité, qui a œuvré durant 40 ans aux câbleries de Cortaillod. Il s’est dit heureux de voir le développement du site. « Lorsque j’ai commencé, il n’y avait que deux usines et aujourd’hui, il y en a huit », dit-il.
Jean-Jacques Vogel : « Je suis heureux de voir qu’on ne traîne pas les pieds et qu’ils pensent en avant. »
Les Journées européennes du patrimoine se poursuivent encore dimanche. Programme en lien ici. /sbm