Aucun des dispositifs qui auraient pu éviter la collision ne fonctionnaient le jour du drame : c’est la conclusion du rapport d’experts au sujet de l’accident d’avion de Bivio, dans les Grisons. En juin 2021, cinq personnes avaient perdu la vie, dont deux Neuchâtelois.
Plus de trois ans après le drame qui avait ému la Suisse romande, des réponses… Le Service suisse d’enquête de sécurité publie ce mercredi la conclusion de son enquête sur l’accident d’avion à Bivio dans les Grisons.
Le 12 juin 2021, un avion à moteur parti de Colombier est entré en collision avec un planeur qui avait décollé d’Amlikon dans le canton de Thurgovie. Le choc a eu lieu au-dessus du Piz Neir, à Bivio, dans les Alpes grisonnes, à 3'200 mètres d’altitude. Au total, cinq personnes sont mortes : le responsable zurichois du planeur, les deux pilotes neuchâtelois de l’avion à hélice et leurs deux passagers français domiciliés dans le canton de Vaud, dont un enfant de six ans.
Entre l’humain et la technique
Au terme du méticuleux travail de reconstitution et d’analyse mené par les experts, les causes qu’ils montrent du doigt se situent à mi-chemin entre la technique et l’humain. Lors du drame, toute une série de dispositifs qui auraient pu renseigner les pilotes de l’imminence de la collision étaient hors-fonction. Côté avion à moteur, le logiciel du système d’alerte n’était pas à jour, et donc ne fonctionnait pas du tout. Côté planeur, le transpondeur, ce dispositif qui permet de situer un avion dans le ciel, était déclenché. Les détecteurs anticollision des deux appareils étaient de toute manière incompatibles entre eux. Bref, aucun des filets de sécurité supposés éviter ce genre de drame ne fonctionnait ce jour-là.
Défaillance humaine, avarie technique, météo, défaut de communication… Les causes d’un drame comme celui-ci peuvent être diverses. La raison d’être d’un rapport comme celui-ci, c’est de les identifier, afin de comprendre ce qui s’est passé, en tirer des enseignements et ainsi améliorer la sécurité de tout le monde. En l’occurrence, le Service suisse d’enquête de sécurité rappelle donc ses recommandations sur la formation continue des pilotes, sur le plan technique. Il est également intervenu auprès du fabricant du système d’alerte pour que celui-ci continue à fonctionner, même sans en passer par une mise à jour système.
Plus aucune chance
En l’absence de solutions technologiques fonctionnelles, pour se sauver en ce 12 juin 2021, le seul recours des pilotes aurait été de se repérer mutuellement à vue pour tenter une manœuvre d’évitement. Ça n’a pas été le cas. Après le choc, le pilote du planeur a tenté d’ouvrir son parachute, mais sans succès. Quant aux occupants de l’avion à moteur, selon les experts, ils « n’avaient plus aucune chance de survie à partir de ce moment-là ».
Un autre aspect abordé par le rapport, c’est l’opération de recherche déclenchée après l’accident, qui a duré plus de vingt heures au total. Selon le Service suisse d’enquête de sécurité, elle aurait pu être écourtée si les pilotes avaient déposé un plan de vol et avaient rempli correctement les documents sur le nombre d’occupants de l’appareil. /jhi