Aux yeux des opposants au texte, soumis au peuple suisse le 22 septembre, son acceptation entrainerait notamment moins de terres cultivables pour la production alimentaire indigène et des restrictions pour le développement des énergies renouvelables.
« Contreproductive, inefficace, extrême ». Voici quelques qualificatifs des opposants à l’initiative biodiversité intitulée « pour l'avenir de notre nature et de notre paysage ». Le texte soumis à la population suisse le 22 septembre demande davantage de surfaces et de moyens financiers pour protéger la biodiversité. Jeudi, le comité neuchâtelois qui prône le oui a exposé ses arguments lors d’une conférence de presse. S’il n’y a pas de comité neuchâtelois dans l’autre camp, la droite y est opposée. Le président du PLR neuchâtelois, Francis Krähenbühl, estime que cette initiative va trop loin. « Elle demande que 30% du territoire soit intouchable et réservé à la biodiversité. Chiffre qui provient de la COP 15 et de l’accord de Montréal sur la biodiversité qui veut protéger 30% de la planète d’ici 2030. »
Francis Krähenbühl : « En cas de oui, il y aura moins de terres cultivables pour la production alimentaire indigène et des restrictions pour le développement des énergies renouvelables. »
Francis Krähenbühl ajoute « qu’accepter ce texte aurait pour conséquence d’augmenter la dépendance du pays vis-à-vis de l’étranger. Tant en matière de production agricole que d’énergie et donc d’importation de nourriture et d’électricité. »
Impacts directs aussi dans le canton de Neuchâtel
Le président du parti libéral-radical neuchâtelois souligne aussi les impacts pour le canton. « Il y aurait des restrictions notamment sur l’exploitation des forêts. Cela signifierait moins de bois pour les chauffages à pellets ou le chauffage à distance, alors que le canton de Neuchâtel est déjà à la limite en matière d’utilisation de bois. »
« Ça serait quand même un comble de devoir importer du bois soit d’autres cantons, soit de l’étranger pour alimenter nos centrales de chauffage à distance. »
Protection déjà assurée
Le Vaudruzien estime également « qu’il n’est pas nécessaire d’ajouter de nouvelles restrictions pour protéger la biodiversité, la Constitution fédérale y veille déjà largement », citant l’article 78 à son alinéa 1 qui stipule que « la protection de la nature et du patrimoine est du ressort des cantons. » Et de citer quelques exemples neuchâtelois : « La réintroduction du lynx, du loup, de l’aigle royal, de la protection des batraciens, des chauves-souris, des cormorans, des castors ou encore la limitation de la pêche et de la chasse, la protection des rives, des tourbières, la lutte contre les espèces envahissantes. Tout ça, pour la biodiversité », conclut Francis Krähenbühl.
« La biodiversité nous semble suffisamment protégée. »
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