Fermetures de distributeurs : « tout le monde est impacté » dans la Vallée de La Brévine

L’indisponibilité temporaire des bancomats dans une partie de la région neuchâteloise met à ...
Fermetures de distributeurs : « tout le monde est impacté » dans la Vallée de La Brévine

L’indisponibilité temporaire des bancomats dans une partie de la région neuchâteloise met à mal l’économie locale. Dans la Vallée de La Brévine par exemple, où l’argent liquide est encore largement utilisé. 

Le distributeur de la Raiffeisen est fermé à La Brévine. Le distributeur de la Raiffeisen est fermé à La Brévine.

Une partie de l’économie locale neuchâteloise bouleversée depuis la fermeture temporaire de nombreux bancomats. Depuis fin mai, à la suite de l’attaque du bancomat de La Brévine, la Banque cantonale neuchâteloise (BCN) et la Raiffeisen ont décidé de fermer une quinzaine de distributeurs dans tout le canton de Neuchâtel. Une décision qui a un impact direct sur la population qui a encore l’habitude de régler ses achats avec de l’argent liquide. «  Je pense que nos vallées fonctionnent encore beaucoup avec le cash  », témoigne Monique Brandt, administratrice communale à La Brévine. «  On doit aussi penser aux plus âgés. Pour eux, on dépense ce qu’on a en monnaie dans le porte-monnaie, et pas plus.  » Monique Brandt relève aussi le côté populaire des manifestations qui se tiennent dans la Vallée de la Brévine  : «  Une partie de la population ne va pas forcément dans d’autres régions, mais sort volontiers dans la Vallée. Et ce serait les priver de leur sortie à cause d’une complexité du système.  » L’administratrice communale rappelle volontiers que les deux distributeurs du village étaient souvent vides lors de manifestations. Elle ne remet pas en question pour autant la décision des deux banques.

Monique Brandt : « Les commerçants, les sociétés, les manifestations… Tout le monde est impacté. »

« On va être obligé de proposer la carte. »

Certains commerces sont aussi directement touchés, à l’image de la boulangerie de La Brévine. Son gérant Christian Lebrat devra changer ses habitudes : «  Pour les touristes et les travailleurs très tôt le matin, ça nous embête énormément. On avait le distributeur en face de la boulangerie, donc les gens allaient retirer.  » Jusqu’à maintenant, les payements en argent liquide et via Twint étaient acceptés. Désormais, sa seule solution  : proposer la carte. «  Ce qui m’embête, ce sont les frais bancaires  », poursuit le boulanger. «  Quand vous vendez un croissant à 1 franc 60, quand vous payez les taxes dessus, des fois il faudrait mieux offrir le croissant.  »

Christian Lebrat : « C’est complétement à contre-cœur. »  

Christian Lebrat souligne également que les touristes sont nombreux dès qu’il fait beau, été comme hiver, autour du lac des Taillères. Et que ce soit les voyageurs étrangers en camping-car ou les cyclistes, ce ne sont pas des gens qui ont du cash sur eux selon le boulanger de La Brévine.


Déplacements et manque de cash

Autre risque pour l’économie de la Vallée de La Brévine  : que les commerces locaux se vident. Les habitants doivent se déplacer jusqu’au Val-de-Travers ou au Locle pour retirer de l’argent facilement. «  Le risque est que la personne fasse ses achats dans ces commerces un peu plus grands, et que nos commerçants le ressentent très fortement  », s’inquiète Monique Brandt, administratrice communale à La Brévine. Sans oublier le fait de reprendre la voiture pour ces déplacements, à contre-courant des tendances écologiques actuelles.  

Monique Brandt : « Ça créé beaucoup de problème de mobilité. »

Sans oublier que dans la Vallée, «  on paie les producteurs en cash, parce que c’est comme ça que ça se passe  », rappelle Christian Lebrat. «  Je trouve que c’est très bien  », martèle le boulanger. Les commandes hebdomadaires sont ainsi réglées dès réception de la marchandise, et donc sans frais supplémentaires. La fermeture, même temporaire, des bancomats fait planer le spectre d’un changement de tradition. Même constat, lorsqu’il s’agit d’aller faire ses payements ou de déposer l’argent sur un compte bancaire  : seule la Poste reste ouverte les après-midis à La Brévine.

Christian Lebrat : « Comment on va faire si on n’a plus de cash ? »

Christian Lebrat en est persuadé : dans la Vallée de La Brévine, les habitants vont continuer à prioriser l’argent liquide. /swe


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