Quinze millions, c’est le coût d’un itinéraire cycliste dans les Gorges du Seyon

Le Conseil d’État a publié jeudi un rapport qui évoque les pistes et solutions pour améliorer ...
Quinze millions, c’est le coût d’un itinéraire cycliste dans les Gorges du Seyon

Le Conseil d’État a publié jeudi un rapport qui évoque les pistes et solutions pour améliorer les liaisons cyclables entre le Val-de-Ruz et le Littoral

Des marquages sur les routes cantonales reliant Valangin à Pierre-à-Bot et Corcelles à Montmollin seront ajoutés. Des marquages sur les routes cantonales reliant Valangin à Pierre-à-Bot et Corcelles à Montmollin seront ajoutés.

Quels sont les aménagements envisageables pour améliorer la liaison cyclable entre le Val-de-Ruz et le Littoral ? Le Conseil d’État a publié jeudi un rapport en réponse à un postulat du groupe socialiste datant de 2017. Le texte demandait notamment au gouvernement cantonal de se pencher sur la faisabilité d’un cheminement le long des Gorges du Seyon. Il a élargi ses réflexions et a étudié les améliorations possibles, en termes de sécurité, d’accessibilité, de faisabilité et de coûts, de cinq itinéraires avec différentes variantes. Globalement, il ressort du rapport que le potentiel de report modal entre les deux régions est limité, notamment à cause des temps de parcours.


Une passerelle à 15 millions

Passer par les Gorges du Seyon serait le chemin idéal, mais nécessiterait la construction d’une passerelle de cinq kilomètres pour un coût de 15 millions de francs. Trop cher et compliqué à réaliser, estime le Conseil d’État. Cette solution n’a donc pas été retenue. Jonathan Maret, chef du secteur signalisation et multimodalité au Service des ponts et chaussées, précise que « cette liaison ne répond pas aux objectifs environnementaux. Il s’agirait d’un ouvrage extrêmement lourd qui poserait des problèmes en termes de protection des eaux, des falaises, du corridor faunistique et même de protection de la forêt ». 

Jonathan Maret, chef du secteur signalisation et multimodalité au Service des ponts et chaussées du Canton de Neuchâtel

Tableau tiré du rapport du Conseil d’État qui propose une comparaison des éléments qualitatifs et financiers des sept variantes. Tableau tiré du rapport du Conseil d’État qui propose une comparaison des éléments qualitatifs et financiers des sept variantes.

Les Communes de Neuchâtel et Val-de-Ruz ont été consultées. Elles ont notamment émis l’idée de faire circuler les voitures dans les deux sens dans le tunnel des Gorges du Seyon et d’utiliser le tronçon montant pour en faire une piste cyclopédestre. « Mais cela n’est pas envisageable », explique Jonathan Maret. « Cela nécessite un report modal extrêmement fort. Actuellement, 36'000 véhicules par jour circulent sur ce tronçon ».

Autre variante séduisante sur le papier, la création de bandes cyclables via un élargissement de la route cantonale reliant Fenin à Pierre-à-Bot. Là aussi, elle n’est pas retenue « pour les mêmes raisons environnementales. Elle nécessite un défrichement de trois mètres de large sur deux kilomètres à travers une forêt qui protège notamment contre les chutes de pierres sur les falaises au-dessus des Gorges du Seyon ». Une solution aussi onéreuse, à plus de six millions de francs, même si cet argument est « plutôt secondaire », explique Jonathan Maret.


Des mesures réalisables à court terme et à moindres frais qui consistent notamment par du marquage et de la signalisation

Finalement, le Conseil d’État a retenu trois mesures principales. Un marquage d’une voie centrale banalisée sur les routes cantonales allant de Valangin à Pierre-à-Bot, dont la mise en œuvre a déjà débuté. Il en sera de même prochainement entre Corcelles à Montmollin. À cela s’ajoute l’ouverture aux vélos électriques rapides des chemins forestiers entre Peseux et Valangin qui sera effective dès que les modifications de l’ordonnance fédérale sur la signalisation routière, en cours de consultation, seront effectives. « L’idée c’est de proposer une multiplication des itinéraires », souligne Jonathan Maret.

En conclusion du rapport, le Conseil d’État estime qu’aucune alternative opportune en termes d’attractivité et de coût ne ressortant de l’analyse exposée dans le rapport, il ne souhaite donc pas modifier le plan directeur cantonal de mobilité cyclable dans l’immédiat. /jpp


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