Le commandant de la Police neuchâteloise prendra dès le 1er janvier la direction de l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières. Il quitte l’institution neuchâteloise après 14 ans, de nombreuses réformes et des dossiers en cours
Pascal Lüthi est sur le départ. Le commandant de la Police neuchâteloise quittera son poste dans un peu moins d’un mois et demi. Il reprendra la direction de l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières dès le 1er janvier. Son successeur a été nommé en la personne de Sami Hafsi, l’actuel chef de la Police judiciaire neuchâteloise.
Parmi les grandes réformes qui ont marqué Pascal figure la mise sur pied de la police unique. Il a indiqué lundi, dans La Matinale, qu’il s’agit d’une réforme profonde « qui a aussi généré beaucoup d’émotion parce qu’elle changeait un peu l’ADN de l’organisation de l’institution, mais aussi l’ADN de la relation entre le Canton et les communes. » Un long processus qui s’est tenu sur une dizaine d’années.
Lors d’une carrière, il y a des faits qui marquent positivement, mais aussi négativement. « Je me souviens avec émotion de l’engagement de la police durant l’Euro 2008, c’était quelque chose d’extrêmement festif avec une population en liesse, mais aussi des problèmes à traiter. Sur un chapitre plus sombre, le décès de mon collègue Olivier Guéniat, (…) je pense aussi à cette collègue de police secours qui a été blessée gravement aux jambes en 2018 dans le cadre d’un accident qui a eu lieu pendant son travail ».
Le monde ne cesse d’évoluer et la police doit s’adapter, notamment en ce qui concerne la cybercriminalité. Une criminalité qui a explosé ces dernières années. « Mais aussi le rapport avec la délinquance sur rue qui a changé. Je crois que le climat s’est terriblement durci d’une certaine manière. » La police est aussi toujours plus confrontée à des personnes souffrant de troubles psychiques. Pascal Lüthi laisse à son successeur quelques chantiers. « Je lisais récemment qu’il y a 25 ans, la police introduisait le spray au poivre. Et lors de sa première utilisation, ça avait fait un début de polémique. Et bien, de nouveaux instruments s’annoncent pour l’avenir, je pense aux tasers dont on parle beaucoup (…) et qui vont aussi faire l’objet de discussions. Mais aussi la brigade cyber qui doit être mise en place ».
De nouveaux défis attendent Pascal Lüthi dans ses nouvelles fonctions. « C’est une organisation qui est en plein changement, que ce soit le cadre légal, la Loi sur les douanes, qui est actuellement en discussion aux Chambres, mais aussi des réformes à l’interne qui ont été entreprises et qui génèrent beaucoup de résistance. » /sma