Le Centre international pour l’agriculture et les biosciences lutte, depuis Delémont, contre les espèces invasives, faune ou flore. Le CABI nous ouvre ses portes à la découverte de projets de recherche qui concernent parfois la région, parfois l’autre bout du monde
Lutter contre les espèces envahissantes, plantes ou insectes, c’est le principal objectif du CABI, le Centre international pour l'agriculture et les biosciences. Si le siège se trouve en Grande-Bretagne, le centre suisse se situe à Delémont depuis 1958. « L’emplacement ici, près des forêts et des champs, c’est excellent pour les recherches qu’on fait », se réjouit le directeur du CABI en Suisse, Wade Jenner. Quelque 35 employés permanents exercent sur le site jurassien, soutenus par des financements publics et privés. Des synergies existent ainsi avec le canton du Jura ou encore la Fondation rurale interjurassienne : « Notre équipe donne chaque année plusieurs leçons dans les écoles. On a aussi un projet sur la restauration d’habitats naturels en prairie dans le Jura », explique Wade Jenner. Le centre collabore également avec l’Université de Neuchâtel dans le cadre du Master en études avancées en gestion intégrée des cultures.
Wade Jenner, directeur du CABI en Suisse, présente le centre
Du frelon asiatique en Suisse à une plante invasive en Amérique latine
Le frelon asiatique ou la mouche suzukii, autant d’insectes ravageurs contre lesquels le CABI lutte de manière biologique. « On aimerait rester le plus propre possible. Minimiser les méthodes chimiques ou mécaniques. C’est plutôt une combinaison adaptée de toutes ces méthodes », précise la Jurassienne Lauréline Humair, assistante de recherche au CABI. Parmi les recherches actuelles, la doctorante étudie la lutte contre une plante invasive d’Amérique latine. « Il s’agit d’une plante aquatique invasive envahissante dans le monde entier, originaire d’Amérique du Sud. On a été mandaté par le Canada pour faire de la recherche », explique-t-elle. « On cherche quels insectes mangent cette plante dans sa région d’origine, on rapporte ces insectes chez nous et on travaille en laboratoires hautement sécurisés. L’idée c’est de relâcher quelque chose qui attaquerait uniquement cette plante invasive », ajoute Lauréline Humair.
Lauréline Humair, assistante de recherche au CABI, détaille ses recherches sur une plante invasive
Au-delà de la lutte biologique, le CABI, actif dans le monde entier, intervient également dans le cadre de projets socio-économiques. « On travaille dans plusieurs pays en Afrique, Asie et Amérique latine pour augmenter les services aux petits paysans. On travaille avec les gouvernements pour améliorer la transmission d’informations des scientifiques aux paysans », explique Wade Jenner. /mmi