Les talibans au pouvoir depuis deux ans en Afghanistan

Depuis le 15 août 2021, les persécutions se multiplient pour les femmes afghanes. Un appel ...
Les talibans au pouvoir depuis deux ans en Afghanistan

Depuis le 15 août 2021, les persécutions se multiplient pour les femmes afghanes. Un appel a été lancé en Suisse pour faciliter l’accès au visa humanitaire à celles qui ont fui le régime. Le regard d’un spécialiste de l’Université de Neuchâtel

Les talibans sont au pouvoir depuis le 15 août 2021 en Afghanistan. Sous leur régime, les persécutions à l'égard des femmes se multiplient.  (Photo : Keystone/EPA/Samiullah Popal) Les talibans sont au pouvoir depuis le 15 août 2021 en Afghanistan. Sous leur régime, les persécutions à l'égard des femmes se multiplient.  (Photo : Keystone/EPA/Samiullah Popal)

Une sorte d’apartheid basé sur le genre. Voilà la formule utilisée par certains pour évoquer la situation des femmes en Afghanistan depuis l’arrivée des talibans au pouvoir il y a deux ans. Depuis le 15 août 2021, les femmes ont vu leurs droits se restreindre. Elles sont limitées dans leurs mouvements et dans leur accès à l’éducation, à divers secteurs d’emplois et lieux publics.


Un appel pour faciliter l’accès au visa humanitaire

Le maire de Genève, Alfonso Gomez, a lancé un appel visant à accorder un visa humanitaire aux femmes qui ont fui ce régime. Pour obtenir ce document, il faut remplir certains critères : avoir un lien avec la Suisse et être sous le coup d’une menace sérieuse pour son intégrité physique. Cette seconde condition est parfois délicate à remplir pour ces femmes qui sont sorties de leur pays et qui sont, par conséquent, moins exposées aux persécutions des talibans. 


La jurisprudence appelle à une certaine souplesse

Robin Stünzi est coordinateur scientifique du Pôle de recherche national sur la migration et la mobilité, rattaché à l’Université de Neuchâtel. Il évoque la jurisprudence du Tribunal administratif fédéral qui appelle toutefois à appliquer ce critère avec un peu de marge de manœuvre sachant que les personnes persécutées n’ont parfois pas d’autres choix que de sortir de leurs frontières pour accéder à une ambassade, par exemple.

Sur 2'600 demandes de visas humanitaires adressées par des Afghans en Suisse en deux ans, 151 sésames ont été délivrés, selon les chiffres donnés sur les ondes de la RTS par le Secrétariat d’État aux migrations.


« Une situation d’hypocrisie »

Pour Robin Stünzi, la Suisse a les outils pour faciliter la venue de ces femmes qui ont quitté leur pays. À ses yeux, les autorités peuvent choisir d’assouplir les critères d’octroi du visa humanitaire et le Conseil fédéral a aussi la possibilité de recourir à des réinstallations, soit d’instaurer des contingents de personnes ayant le droit d’accéder au territoire suisse pour faire face à une situation particulière. Dans ce cas, l’accès au territoire constitue en effet le nœud du problème pour Robin Stünzi. « Il fait peu de doutes que ces personnes se verraient octroyer l’asile. En fait, on est un peu dans une situation d’hypocrisie où ces personnes ne peuvent pas se voir accorder l’asile parce qu’elles n’ont tout simplement pas accès au territoire », dit-il.

Robin Stünzi est coordinateur scientifique du Pôle de recherche national sur la migration et la mobilité, rattaché à l’Université de Neuchâtel. Robin Stünzi est coordinateur scientifique du Pôle de recherche national sur la migration et la mobilité, rattaché à l’Université de Neuchâtel.

Robin Stünzi rappelle que ce principe de réinstallation avait notamment été utilisé pour faciliter l’arrivée de Syriens en Suisse en 2013. /sbe


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