Les bénévoles de SOS Faons Neuchâtel sont sur le qui-vive en ce moment. En pleine période de fauchage, ils sont contactés par les agriculteurs afin d’inspecter les champs au drone, afin de repérer les jeunes animaux et leur éviter une mort certaine
Le fauchage des champs rime avec sauvetage de faons. Depuis 2019 dans le canton, des agriculteurs font appel chaque année à SOS Faons Neuchâtel et ses bénévoles afin d’inspecter leur parcelle avant le passage du tracteur. « On est un peu rassurés » témoigne l’agriculteur de Travers, Jean-François Dupant. « Avant ce système, on fauchait sans repérage. On prenait le chien et on allait se promener pour effrayer les faons, mais on n’a jamais rien trouvé. » Les « dégâts » étaient alors constatés après avoir fauché le champ.
Jean-François Dupant : « On ne sait jamais si les femelles déplacent leurs petits dans la journée »
Mais depuis quatre ans, c’est la conscience tranquille que les paysans peuvent travailler. « Là mon beau-frère va faucher vers les 11h » nous raconte encore Jean-François Dupant. Il est 5h30, et deux bénévoles de SOS Faons viennent d’arriver sur la parcelle. Ils ont été contactés le soir avant pour accomplir leur mission.
La technologie pour sauver les faons
Le temps de régler le drone, et l’appareil survole le champ de long en large avec sa caméra thermique. Les températures fraiches (environ 9 degrés) ce matin-là garantissent le repérage facile d’un faon. Les consignes sont claires : si un animal est détecté au drone, il faut vérifier qu’il s’agit bien d’un faon avec la caméra numérique de l’appareil, « car il se peut que ce soit un chat ou un renard » détaille le pilote du drone Christophe Golay. « J’ai même déjà trouvé un blaireau ! ». Bénévole depuis quatre ans dans l’association, il a d’ailleurs entre les mains un nouvel appareil, acquis ce printemps lors d’un financement participatif.
Si un faon est repéré au drone, il faut être prêt à se rendre à sa hauteur à pied afin de couvrir le jeune d’un cagot en bois, sans le toucher. La place est signalée à l’aide d’un piquet et d’un drapeau afin que l’agriculteur évite la zone lors de son fauchage. Le faon est ensuite libéré après le passage du tracteur.
Reportage avec SOS faons à Travers :
« Je fais rentrer le drone, il n’y a rien du tout ». Christophe Golay a accompli sa mission à Travers ce matin-là, au grand soulagement de Jean-François Dupant. Chaque année entre mai et juillet, SOS faons détecte la présence d’une soixantaine de faons dans les champs du canton de Neuchâtel. /swe