Le surendettement, une triste et dure réalité pour certains petits patrons

Pour prévenir ce risque, le Canton de Neuchâtel avec la CNCI et l’UNAM ont mis en place l’automne ...
Le surendettement, une triste et dure réalité pour certains petits patrons

Pour prévenir ce risque, le Canton de Neuchâtel avec la CNCI et l’UNAM ont mis en place l’automne dernier des actions à l’intention des petits indépendants. Quelques mois plus tard, il en ressort que c’est une population à risque qui a besoin de ce soutien

De gauche à droite: Charles Constantin, membre de la direction de la CNCI et secrétaire de l’UNAM, Joane Meyrat, experte comptable de la fiduciaire Leitenberg & Associés et Judith Notter, chargée de projet au service de l’action sociale. De gauche à droite: Charles Constantin, membre de la direction de la CNCI et secrétaire de l’UNAM, Joane Meyrat, experte comptable de la fiduciaire Leitenberg & Associés et Judith Notter, chargée de projet au service de l’action sociale.

La pandémie a mis dans le rouge certaines entreprises, aujourd’hui s’ajoute l’inflation. Dans ces conditions, certains indépendants neuchâtelois sont en difficulté. Pour les soutenir, une opération de prévention du surendettement a été lancée dans le canton l’automne dernier. L’idée : tout faire pour conserver le tissu économique local et notamment les petites entreprises. Le canton de Neuchâtel en compte plus de 11'800 qui emploient moins de 10 personnes. Les indépendants représentent quasi 13% de la population active. Des petits patrons qui, pour certains d’entre eux, peuvent se retrouver en grandes difficultés financières. Un sujet bien souvent tabou, comme le relève Charles Constantin, membre de la direction de la CNCI et secrétaire de l’UNAM. « Le surendettement n’est pas une notion que l’on partage facilement à l’heure des cocktails. Mais on peut partir du principe que des entreprises sont concernées ».

Une opération qui répond aux inquiétudes

Le Canton de Neuchâtel, la Chambre neuchâteloise du commerce et de l’industrie et l’Union cantonale des arts et métiers se sont donc associés pour mettre sur pied différentes actions de préventions et de sensibilisation au surendettement des entreprises. En place depuis septembre, ce partenariat public-privé porte ses fruits selon Judith Notter, chargée de projet au service de l’action sociale. « Ce projet a visé juste en ciblant les indépendants qui menaient des activités de dimensions réduites. On constate par exemple que le niveau d’endettement de ces personnes est plus élevé que pour les salariés ».

Le soutien offert aux petits patrons se concrétise par exemple par des séances gratuites de 45 minutes avec des fiduciaires partenaires. Et s’il n’y a pas forcément de secteur économique plus concerné qu’un autre, il y a un profil d’entreprises et d’indépendants en difficulté comme l’explique Joane Meyrat experte comptable de la fiduciaire Leitenberg & Associés. « Ce sont souvent des petits entrepreneurs soit sans ou avec un ou deux employés, dans des secteurs secondaires ».

Plus d’une dizaine de ces petites entreprises ont sollicité le soutien de fiduciaires. Entre retards de paiements, factures et dettes qui s’accumulent, un cercle vicieux s’installe. « L’entrepreneur abandonne petit à petit le suivi administratif, comptable, financier, qui souvent n’est pas le corps de son métier d’ailleurs ». Et la déroute peut vite arriver, souligne Joane Meyrat. « C’est comme si on attend trop pour aller chez le médecin quand on est malade. Lorsque ces entrepreneurs demandent de l’aide, c’est souvent déjà trop tard ».

Outre ce soutien de fiduciaires, les petits indépendants peuvent bénéficier gratuitement de conseils délivrés par des experts de la HEG Arc lors de webinaires. À leur disposition également, le site internet, independants-surrendettement.ch. Plus de 700 entreprises l’ont consulté jusqu’ici.


Pas de vague de faillites dans le canton

Le nombre de faillites dans le canton de Neuchâtel est en légère hausse depuis deux ans, explique Charles Constantin. « Il y en a eu 140 l’an dernier. Il y a eu une stabilisation en 2020, liée certainement aux aides apportées par la Confédération et le Canton. Aujourd’hui, le nombre de faillites est revenu à celui de 2019 », précise le membre de la direction de la CNCI.

Parler d’argent sans tabou

La lutte contre le surendettement est au cœur de la Swiss Money Week qui se tient dès ce lundi et jusqu’à dimanche dans le canton de Neuchâtel comme partout en Suisse. Une semaine dédiée à la thématique de l’argent. Plusieurs activités sont organisées sur le territoire cantonal. Une conférence-débat gratuite sur le thème « 10% des Neuchâtelois touchés par le surendettement ? Parlons-en ! » se tiendra mardi à l’aula de l’Unimail à Neuchâtel de 12h30 à 13h30. L’évènement sera suivi par un après-midi de conférences par l’association faitière Dettes Conseil Suisse sur le thème : « Inflation, surendettement et assainissement de la dette ». Le Centre social protestant conseillera les futurs retraités pour anticiper l’évolution de leur revenu lundi à 19h à la salle de l’Union commerciale à Neuchâtel et jeudi à 19h à la salle presbytère Farel à La Chaux-de-Fonds. Enfin, vendredi l'équipe Dettes de Caritas propose une rencontre autour du budget, des droits et poursuites à l'Espace des Solidarités à Neuchâtel, de 17h45 à 21h. /jpp


Actualisé le

 

Actualités suivantes

Articles les plus lus