Le Canton de Neuchâtel, la CNCI et l'UNAM au chevet des petites entreprises de la région. Après deux années très compliquées en raison de la pandémie de Covid-19, plusieurs actions de prévention sont lancées cet automne pour limiter le surendettement des indépendants
Sauver les petits indépendants neuchâtelois. Le Canton de Neuchâtel, la Chambre neuchâteloise du commerce et de l'industrie et l'Union cantonale neuchâteloise des arts et métiers s’allient pour lutter contre le surendettement des petites entreprises de la région. Dans un partenariat public-privé, plusieurs actions de prévention seront mises sur pied cet automne pour venir en aide aux indépendants et aux propriétaires d’entreprises en difficulté financière. La pandémie ayant fait payer un lourd tribut à certaines PME, l’État souhaite donner un coup de pouce via ces actions gratuites pour conserver cette partie du tissu économique local.
Florence Nater, cheffe du Département de l’emploi et de la cohésion sociale
Actuellement, les très petites entreprises de moins de 9 employés composent le 90% des entreprises suisses. Du côté du canton de Neuchâtel, les indépendants représentent presque 13% de la population active. En tout, le canton dénombre 11'810 entreprises de moins de 10 personnes.
Des webinaires pour préserver l'anonymat
Cet automne, les actions concrètes vont impliquer la Chambre neuchâteloise du commerce, l’UNAM et la HE-ARC. Ces derniers organisent conjointement deux webinaires (21 septembre et 24 novembre) et un séminaire (18 octobre) sur le surendettement ainsi que des entretiens (9 novembre) avec des fiduciaires. Toutes ces activités sont gratuites et grâce au webinaire, « l’anonymat sera préservé », garantissent les organisateurs. Plusieurs liens liés au surendettement seront aussi partagés sur un site internet créé pour l’occasion.
Cette opération de prévention du surendettement pourrait devenir récurrente dans le futur.
Situation fragilisée après la pandémie
Ces mesures font écho à ce que le Canton a pu constater pendant la pandémie, soit une fragilisation de la situation des indépendants. Si les faillites n’ont pas atteint un record, ceux avec les revenus les plus faibles – soit moins de 4'000 francs par mois – ont subi les pertes les plus importantes. Plusieurs ont d’ailleurs dû puiser dans leurs réserves ou s’endetter pour pouvoir continuer leurs activités
« On ne peut toutefois pas dire aujourd'hui qu'il y a une augmentation significative du nombre de faillites »
Cette situation difficile vécue par les indépendants passe aussi actuellement au travers des mailles du filet. En effet, le soutien actuel permet d’aider les personnes inscrites à l’ORP, mais il intervient seulement au début de l’activité. Concernant le CSP et Caritas qui ont mandat de conseil et gestion de dettes, leur travail ne concerne que les dettes privées et les deux associations n’ont pas les compétences pour aider les indépendants. Enfin, les offres de professionnels pour des activités de fiduciaires sont parfois trop onéreuses pour certains indépendants qui préfèrent s'en sortir par eux-mêmes.
Le Conseil d'État a donc souhaité prendre les devants et lancer des actions pour éviter que la problématique du surendettement des indépendants ne soit mise de côté. /jha