Le frelon asiatique sous haute surveillance

L’insecte, cauchemar des apiculteurs et de leurs abeilles, pourrait faire une entrée remarquée ...
Le frelon asiatique sous haute surveillance

L’insecte, cauchemar des apiculteurs et de leurs abeilles, pourrait faire une entrée remarquée cette année dans le canton de Neuchâtel. Le Service de la faune, des forêts et de la nature demande à la population de rester très vigilante et de signaler les spécimens suspects

Le premier frelon asiatique sur sol neuchâtelois a été repéré en septembre passé à Cernier. (Photo : libre de droit). Le premier frelon asiatique sur sol neuchâtelois a été repéré en septembre passé à Cernier. (Photo : libre de droit).

Le frelon asiatique rôde près des frontières du canton de Neuchâtel au moins depuis 2021. En septembre passé, un spécimen isolé a été repéré et photographié pour la première fois à Evologia (Cernier). Il s’agirait de la première incursion de l’insecte dans le canton. Et tout indique que ce ne sera pas la dernière. Avec environ 630 ruches pour près de 390 apiculteurs, le canton ne manque pas d’attrait pour ces hyménoptères. Rappelons que le frelon asiatique est particulièrement létal pour les abeilles. « La situation se resserre autour de notre canton », explique Robin Berger, collaborateur scientifique au Service de la faune, des forêts et de la nature, « cette année, il devrait y avoir un ou deux nids. Nous sommes encore en tout début de colonisation, contrairement à certains de nos voisins. »

Observer, c’est prévenir

A Neuchâtel, c’est le Service de la faune, des forêts et de la nature (SFFN) qui chargé de lutter contre le frelon asiatique. Il a d’ailleurs participé mardi soir à une séance d’information destinée aux éleveurs d’abeilles. Elle était organisée par la Fédération cantonale neuchâteloise d'apiculture. Durant celle-ci, les apiculteurs ont appris à repérer l’insecte et à le différencier de son cousin européen.

Parmi les mesures préventives, le SFFN a insisté sur l’importance de signaler les observations de frelon asiatique, même en cas de doute, sur le site frelonasiatique.ch. Cette requête est valable pour toute la population. « L’observation est notre premier levier avant de trouver le nid, puis de le neutraliser », explique Robin Berger.

Il encourage également les promeneurs en forêt à chercher durant l’hiver les nids secondaires logés dans la canopée. Avec les feuillus dégarnis, il est plus facile de les repérer.

Au printemps, il faut rester attentif aux nids primaires. De la taille d’un petit ballon, ils sont construits habituellement dans des endroits abrités (cabanon, buisson…), à pas plus de deux mètres du sol.

En été, le SFFN recommande à l’apiculteur d’observer attentivement ses ruches pour éventuellement repérer la présence de l’insecte nuisible.

Enfin, les éleveurs ont aussi la possibilité d’installer des muselières. Il s’agit d’un dispositif grillagé qui permet d’interdire aux frelons l’accès à la ruche.

Le frelon asiatique se distingue notamment de son cousin européen par ses pattes jaunes. (Image: aide-mémoire d'Apiservice) Le frelon asiatique se distingue notamment de son cousin européen par ses pattes jaunes. (Image: aide-mémoire d'Apiservice)

Une profession inquiète et désabusée

Florian Stirnemann est apiculteur au Mont-de-Buttes. L’éleveur constate un certain retard en Suisse dans le combat contre le ravageur aux pattes jaunes. Toutefois, l’organisation de cette lutte se met en place progressivement. « Jusqu’à présent, c’était un peu flou pour nous. On ne savait pas comment et à qui signaler nos observations », regrette-t-il. L’impact du frelon asiatique semble sous-estimé, notamment en le comparant à d’autres prédateurs, comme le loup, qui bénéficient d’une attention toute particulière. Une différence de traitement qui ne surprend pas Florian Stirnemann : « ça concerne finalement peu de personnes, juste une petite corporation, celle des apiculteurs. Tant que la population n’est pas touchée directement, elle s’en désintéresse, d’autant plus si ça coûte de l’argent ».

Le Service de la faune, des forêts et de la nature se tient à disposition pour toute demande ou information sur le frelon asiatique au 032 889 67 60 ou sur SFFN@ne.ch. /dsa


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