L’Etat et la Ville de Neuchâtel, ainsi que La Chaux-de-Fonds, ont souscrit des emprunts à la FIFA ces dernières années. Une pratique qui suscite la controverse, mais qui n’est pas contraire à la loi
De l’argent en provenance de la FIFA a alimenté les caisses de certaines collectivités publiques neuchâteloises. Ces dernières années, l’Etat et la Ville de Neuchâtel, ainsi que La Chaux-de-Fonds, ont emprunté de l’argent à la Fédération internationale de football, selon la RTS, qui relève que Genève et Lausanne ont également souscrit à ce genre de prêt depuis 2018.
Une révélation qui suscite la polémique, dans le sillage des critiques émises contre la FIFA, par exemple lors de la Coupe du Monde au Qatar. Une impression encore renforcée par le fait que certaines des collectivités impliquées se sont, dans le passé, montrées critiques vis-à-vis des agissements de l’institution.
Un procédé qui respecte la loi
Pourtant, la pratique n’a rien d’illégal. Elle est née d’une convergence d’intérêts : ceux de la FIFA, pour commencer, qui possède des milliards de francs. En période d’intérêts négatifs, mieux vaut prêter cet argent que le laisser dormir sur un compte. De l’autre côté, on trouve des collectivités publiques toujours en quête de liquidités. C’était le cas en particulier pendant la crise du Covid-19, où il était particulièrement crucial de pouvoir verser les aides le plus vite possible.
Une plateforme financière zurichoise, la startup Loanboox, a joué les intermédiaires. Toutes les parties concernées avaient des comptes en Suisse et les transactions se sont déroulées dans le respect de la loi, selon la RTS. Actuellement, environ 170 communes ou organisations parapubliques de Suisse romande font encore appel aux services d’intermédiaire de Loanboox.
La fin de l’expérience
L’Etat de Neuchâtel a obtenu 100 millions de francs et la Ville de Neuchâtel 10 millions de francs. Le montant pour La Chaux-de-Fonds n'est pas connu. Des sommes qui impressionnent, mais qui représentent en réalité moins de 5% des opérations de ce type, selon le conseiller d’Etat Laurent Kurth, interrogé dans l’article.
Celui-ci estime que ces emprunts ne sont pas nécessairement plus suspects que ceux de n’importe quelle banque. Mais selon lui, pour des raisons politiques, il vaut mieux prendre ses distances avec un créancier qui est souvent cité dans des polémiques médiatiques. Par ailleurs, il semble que la FIFA ne souhaite plus pour le moment prêter de l’argent à des collectivités publiques. Cette pratique est donc pour le moment à conjuguer au passé. /jhi