Il se fait passer pour un flic pour choper son numéro

Un homme d’une trentaine d’années a été condamné vendredi par le Tribunal régional à Boudry ...
Il se fait passer pour un flic pour choper son numéro

Un homme d’une trentaine d’années a été condamné vendredi par le Tribunal régional à Boudry pour usurpation de fonction. Il s’était fait passer pour un policier afin d'obtenir le numéro de téléphone d’une fille qui lui plaisait

L'homme a enclenché une application sur son téléphone portable pour feindre les feux bleus de la police. (Photo d'illustration LDD) L'homme a enclenché une application sur son téléphone portable pour feindre les feux bleus de la police. (Photo d'illustration LDD)

« L’amour rend aveugle, mais il rend aussi bête et nous fait agir de manière irréfléchie. » Des mots prononcés en début de plaidoirie par l’avocate de la défense. Un homme de 32 ans a été condamné vendredi matin par le Tribunal régional à Boudry à une peine de 25 jours-amendes avec sursis pour usurpation de fonction. La juge l’a reconnu coupable de s’être fait passer pour un policier afin d’obtenir le numéro de téléphone d’une jeune femme qui lui plaisait. Il était aussi prévenu d’infraction grave à la loi sur la circulation routière. Un chef d’accusation que la juge n’a pas retenu. L’histoire a commencé le 8 juin 2021 vers 18h30 au giratoire de Vauseyon à Neuchâtel. Le prévenu a coupé la route à une voiture conduite par une jeune femme qu’il avait déjà « repérée » et qui lui plaisait. Il s’est dit que ce serait une bonne occasion d’entrer en contact avec elle.


Le but était d’obtenir son numéro de téléphone

Les deux véhicules se sont engagés sur la N20 en direction de La Chaux-de-Fonds. Dans la bretelle d’entrée, le jeune homme a activé sur son portable une application lui permettant d’émettre de la lumière bleue avant de poser l’appareil sur un support, laissant croire à la conductrice qu’il était de la police. Peu avant la place de chaînage, il a dépassé la voiture de la jeune femme avant d’enclencher son clignotant et de s’arrêter sur ladite place. La conductrice pensant avoir à faire à la police s’est arrêtée. Entendue vendredi matin en tant que témoin, elle a expliqué qu’elle avait été choquée et qu’elle pensait vraiment avoir à faire à un vrai policier. Le prévenu a déclaré devant la Cour, qu’à ce moment, il était « déjà conscient de sa connerie ». Il a malgré tout demandé à la conductrice de le suivre au poste de police de Cernier pour discuter. Arrivé sur place, l’homme ne savait toujours pas comment entrer en contact avec la jeune femme pour qui il avait le béguin. Et le poste de police était fermé. Il a alors dit à la conductrice qu’il attendait ses collègues avant de la laisser partir… sans lui demander son numéro de téléphone. Son avocat a tenté de faire tomber le chef d’accusation d’usurpation de fonction, argumentant qu’il ne s’était jamais présenté comme faisant partie du corps de police. La juge n’est pas entrée en matière.


Pas de retrait de permis

Le prévenu risquait aussi un retrait de permis de conduire. Et c’est à ce niveau que l’enjeu était important pour lui. L’homme, chauffeur dans une entreprise de transport de la région, aurait perdu son emploi en cas de condamnation. La juge a estimé que l’homme, même s’il a manipulé son téléphone pendant quelques secondes pour enclencher une application lumière pour feindre les feux bleus, n’avait pas mis en danger les autres usagers de la route. Elle a abandonné ce chef d’accusation.

Durant tout le procès, le prévenu a fait profil bas. Il a admis que la jeune femme l’avait certainement pris pour un policier et qu’elle avait dû avoir peur. Il lui a demandé « sincèrement pardon ».

Les parties ont dix jours pour annoncer leur appel. /sma


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