L’éco-aventurier neuchâtelois a présenté son premier projet immobilier écologique vendredi à Cortaillod. Il espère que cette habitation, baptisée « Raroia », fera bouger les lignes dans le monde de la construction
Être cohérent avec ses valeurs et montrer l’exemple : telles sont les intentions derrière la rénovation de la maison de Raphaël Domjan à Cortaillod. Inauguré ce vendredi, le projet de l’éco-aventurier neuchâtelois a pu être mené à bien quatre ans après son lancement.
Les travaux ont permis de densifier la surface d’habitation et de faire de ce bâtiment une demeure à énergie positive. A l’origine, la bâtisse faisait 60m2 et pouvait accueillir deux personnes. Aujourd’hui, elle fait 200m2 et jusqu’à sept personnes peuvent y habiter.
Ce chantier inédit en Suisse, selon Raphaël Domjan, n’émet pas de CO2 et devrait produire presque trois fois plus d’énergie qu’il en consomme. La construction est essentiellement faite en bois, limitant ainsi l’usage du béton qui produit du CO2, par un matériau qui en stocke. Pour le reste, l’utilisation d’un béton écologique élaboré par Marti Arc Jura à Cornaux et la start-up Neustark permet de réduire d’environ 15% la quantité de CO2 émis.
Autre exemple d’installations, des panneaux solaires thermiques permettent de produire l’eau chaude sanitaire et de diminuer les besoins en électricité. Cette eau chaude sera également utilisée pour recharger les sondes géothermiques d’une pompe à chaleur.
Le surplus d'énergie produit sera lui réinjecté dans le réseau. Et en cas de pénurie d’énergie cet hiver, les installations devraient permettre aux habitants de vivre normalement pendant quelques jours.
Raphaël Domjan : « Ces bâtiments peuvent aider le réseau à éviter le black-out cet hiver. »
Si les installations permettent une plus grande autonomie énergétique, elles ne suffisent toutefois pas pour être auto-suffisant à 100%. Un choix que Raphaël Domjean justifie par un intérêt collectif à bénéficier du surplus d'énergie produit par cette habitation.
Raphaël Domjan : « Il faut imaginer un monde en réseau et pas un monde où chacun fait les choses de manière individuelle. »
Ces installations reviennent toutefois 15% plus chères qu'une construction standard. Un projet qui n’est donc pas à la portée de tout le monde : « Mais comme l'énergie est aujourd'hui très chère, sur le long terme une maison à énergie positive permet de faire des économies par rapport à des habitations chauffées au gaz ou au mazout. » De plus, l’éco-aventurier estime que certaines installations sont abordables. Par exemple, construire sa maison en bois ne coûte pas plus cher que du béton et certaines technologies sont peu coûteuses, selon lui.
Raphaël Domjan : « Le problème est une question de cash-flow. Il faut que les banques, les collectivités et les politiques aident la population à investir dans des bâtiments qui produisent leur propre énergie. »
Reste maintenant à mesurer l’efficacité de la maison. Pour vérifier les hypothèses de consommation et de production d’énergie, l’habitation est équipée d’un système de mesure. /cde