La situation est toujours tendue aux urgences du Réseau hospitalier neuchâtelois. Depuis plusieurs mois, le service fait face à un important afflux de patients. Pour tenter d’améliorer la situation, l’institution s’appuie sur des outils numériques. Dès le mois de septembre, elle utilisera la plateforme Soignez-moi.ch. Ce système de tri des patients a été développé par la société Soignez-moi.ch avec l'aide l’Hôpital de l’Île à Berne. Il est déjà utilisé pour soulager les urgences des hôpitaux de Bienne et de la Tour à Meyrin.
Toute personne qui souhaite se rendre aux urgences pourra visiter la plateforme et indiquer ses symptômes en répondant à un questionnaire. Le dispositif lui permettra ensuite de prendre rendez-vous aux urgences, ou lui signifiera de se rendre immédiatement sur place ou d’appeler le 144 si la situation le nécessite.
Vincent Della Santa, médecin chef du service des urgences du RHNe
Un filtre plus efficace
Le RHNe possédait déjà un outil de prise de rendez-vous en ligne pour sa « voie verte », c’est-à-dire les consultations ambulatoires organisées au sein des urgences. Mais ce système, qui fonctionnait sans questionnaire, a posé quelques problèmes : des patients avec des pathologies potentiellement graves ont pris rendez-vous alors qu’il aurait été nécessaire de se rendre immédiatement sur place.
Si la plateforme soignez-moi.ch devrait régler ce point, elle ne constitue toutefois pas une solution miracle : « La plupart des gens viennent spontanément aux urgences sans prendre de rendez-vous par téléphone ou internet », note Vincent Della Santa, médecin chef du service des urgences du RHNe. « On ne s’attend pas à ce que cela règle la problématique du flux des urgences. Mais c’est un outil de plus pour les patients qui n’ont pas de problème potentiellement vital, mais cherchent à voir un médecin ».
Complémentaire à la FUS
L’algorithme de soignez-moi.ch a également pour vocation de soulager la Fondation urgence santé (FUS) basée à Lausanne qui gère les appels d’urgence. « Pendant les vagues de Covid, beaucoup de Neuchâtelois appelaient la centrale non pas pour obtenir un conseil, mais pour prendre rendez-vous, ce qui a entrainé une surcharge », explique Vincent Della Santa. « De notre côté, on s’est donc dit qu’une prise de rendez-vous par internet pourrait contribuer à réduire le nombre d’appels à la FUS ».
À l’avenir, le RHNe pourrait également réfléchir au développement éventuel d’un service de télémédecine, c’est-à-dire des consultations à distance pour désengorger les urgences. /ara