Domaine des Coccinelles, un laboratoire bio à ciel ouvert

Située dans les hauts de Chez-le-Bart, l’exploitation viticole de Pierre Lambert s’érige en ...
Domaine des Coccinelles, un laboratoire bio à ciel ouvert

Située dans les hauts de Chez-le-Bart, l’exploitation viticole de Pierre Lambert s’érige en porte-étendard de la culture biologique. Géologue de formation, le viticulteur participe à plusieurs projets de recherche avec l’Université de Lausanne

Pierre Lambert a repris le domaine des Coccinelles des mains de son père en 2006. Le viticulteur pérennise la culture biologique introduite par son père en 1992. Pierre Lambert a repris le domaine des Coccinelles des mains de son père en 2006. Le viticulteur pérennise la culture biologique introduite par son père en 1992.

Le 27 août, le domaine des Coccinelles fêtera ses 30 ans. Créée en 1992 par Maurice Lambert, cette exploitation viticole d’une vingtaine d’hectares a été la première dans le canton de Neuchâtel à pratiquer la culture biologique. Elle sera reprise en 2006 par le fils, Pierre Lambert, qui perpétuera cette philosophie jusqu’à nos jours : « Mon père avait conscience des limites de la culture conventionnelle avec ses engrais et ses pesticides de synthèse », explique-t-il.

Le temps et la science semblent lui donner raison. Pierre Lambert souligne notamment une meilleure résistance des cépages aux maladies et une manière de faire face aux enjeux climatiques avec ce type d'exploitation. « On produit un peu moins avec la culture biologique, mais nos sols sont plus fertiles, nous faisant gagner en durabilité à long terme ».

Une culture biologique qui fait ainsi du bien à la terre et à la biodiversité, comme le confirme une étude récente de l’Université de Berne. Une équipe de chercheurs a comparé les effets des différentes méthodes de culture utilisées par les viticulteurs. Les résultats confirment que la vigne cultivée de façon biologique est plus favorable à l’entomofaune. En effet, l’abondance des insectes augmente avec la couverture végétale du sol, rapportait mercredi l’ATS.

Un terrain d’expérimentation

Avant de se reconvertir en vigneron, Pierre Lambert a décroché un master en géologie à l’Université de Neuchâtel. Son amour pour la science n’est pas mort en reprenant le domaine familial. Bien au contraire, il le stimule en collaborant avec l’Université de Lausanne depuis quelques années. Il participe par exemple à une étude qui consiste à épandre de la poudre de roche volcanique sur ses vignes pour vérifier s’il est possible de stocker du CO2 atmosphérique et, ainsi, d’apporter des éléments nutritifs à la vigne. « Étant géologue, je sais que l’altération des roches volcaniques sur la planète sert de régulateur climatique, donc pourquoi ne pas essayer sur les vignes pour accélérer le processus », explique le viticulteur. 

Les premiers résultats sont « encourageants ». Ils indiquent que l’acidité des sols diminue après l’épandage. À plus long terme, on espère également vérifier un effet positif sur la vitalité des plantes et un bilan carbone plus favorable.

Pierre Lambert participe aussi à un projet de l’Institut de recherche de l’agriculture biologique. Son but est de déterminer le type de plantes le plus adapté pour accompagner la vigne. Un couvert végétal moins gourmand en eau et en azote permettrait de limiter l’irrigation des terrains. /dsa


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