La composition des nouvelles commissions culturelles du Canton de Neuchâtel est connue. Une réponse aux craintes de conflit d’intérêts formulées par des acteurs du domaine
La majorité des sous-commissions dans le secteur de la culture a été largement recomposée.
Le Canton de Neuchâtel revoit la composition de ses commissions dans le secteur de la culture. Il vient de désigner les nouveaux membres qui pendant 5 ans, aideront les autorités à choisir quels projets culturels doivent être soutenus par de l’argent public. Une décision qui intervient quelques mois après des soupçons de conflits d’intérêts au sein de la commission des arts de la scène d’envergure régionale révélés en novembre par RTN.
Plusieurs acteurs culturels s’alarmaient alors de la présence au sein de cette commission de trois directeurs de théâtre de la région. Ces personnes étaient appelées à attribuer de l’argent à des créations programmées et parfois co-produites par leurs propres institutions. Plusieurs voix s’étaient alors élevées pour dénoncer un possible conflit d’intérêts. Nous avions d’ailleurs montré qu’en 2017 notamment, 74% de la somme à disposition étaient revenus à des spectacles liés aux théâtres concernés.
Des nouveaux commissaires basés hors du canton
Aujourd’hui, le Canton a revu sa copie. Il devait de toute manière renommer les membres de cette commission pour la période administrative à venir. La majorité des sous-commissions a été largement recomposée. Et les trois directeurs ne font désormais plus partie de celles des arts vivants. Dans un communiqué publié au début du mois, le Canton indique avoir « souhaité tenir compte des retours formulés ». Il précise que les nouveaux membres ont été désignés « en vertu de leur expertise, ainsi que pour leur indépendance à l’égard des demandes ».
Le metteur en scène et membre de la Fédération neuchâteloise des actrices et acteurs culturels, Matthieu Béguelin, faisait partie des voix critiques à l’époque. Il est désormais satisfait de cette nouvelle composition :
En novembre dernier, le conseiller d’État en charge de la culture, Alain Ribaux, avait défendu la composition de la précédente commission. Mais le gouvernement fait finalement un pas dans le sens des acteurs culturels contrariés, comme l’explique la cheffe du service de la culture, Marie-Thérèse Bonadonna :
Les professionnels indépendants du théâtre sont également satisfaits de la nouvelle commission, qui règle selon eux le problème du potentiel conflit d’intérêts. Ils souhaiteraient toutefois aller encore plus loin en supprimant le concept de comission explique Léo Vuille, comédien et membre de Théâtre ProNe:
Cette solution ne séduit en revanche pas Marie-Thérèse Bonadonna. La cheffe du service de la culture rappelle que ce système de commission est aussi en vigueur dans les autres cantons romands et a, selon elle, fait ses preuves:
Le Conseil d’État précise encore que les sous-commissions « ont été composées en cohérence avec les réflexions actuelles et les travaux de révision de la nouvelle Loi sur l’encouragement des activités culturelles (LEAC) ». /ara
