Ne pas cacher l’histoire, mais l’expliquer. La Ville de Neuchâtel a choisi sa voie dans le débat lancé autour de la statue de David de Pury dans le sillage du mouvement « Black Lives Matter ». Les autorités ont présenté ce mercredi plusieurs mesures pour ouvrir le débat sur le passé colonial du négociant du 18e siècle bienfaiteur de Neuchâtel. Le Conseil communal a d’abord pris acte de la pétition en ligne qui demande le retrait de la statue David de Pury, déposée en juillet dernier par le Collectif pour la mémoire et munie de 2'549 signatures. Le texte a été transmis au bureau du Conseil général et a fait l’objet d’une discussion au sein de la commission de politique culturelle.
Plaque explicative et recherche historique
Plusieurs mesures sont ainsi envisagées dans un rapport. Une plaque explicative, soumise au Collectif pour la mémoire et l’archiviste communal, devrait voir le jour aux abords de la statue. Celle-ci se veut « équilibrée » afin « de rendre à la fois une humanité aux personnes réduites en esclavage, de ne pas accuser David de Pury de faits historiquement non avérés et de remettre ces éléments dans un contexte économique plus large », précise le rapport. D’autres plaques explicatives devraient être apposée sur des bâtiments ayant été propriété de Neuchâtelois impliqués dans la traite transatlantique et l’esclavage, notamment l’Hôtel de Peyrou et la Maison de Pury.
Déjà en réflexion, le Conseil communal envisage de réaménager la place Pury. Il est ainsi « possible que la statue soit légèrement déplacée compte tenu des nouveaux aménagements ».
L’art sera également mis à contribution. Plusieurs œuvres sous forme d’installations visuelles, sonores ou autres dialogueront avec la statue. Un appel à projet sera lancé. La recherche scientifique sera également favorisée afin de mieux connaître l’implication de personnalités neuchâteloises dans la traite négrière.
Le Conseil général de Neuchâtel discutera de ces propositions le 6 septembre prochain. /comm-gtr