Un homme avait braqué une station-service au hachoir à viande, il écope de 20 mois de prison ferme. Le Tribunal du Littoral et du Val-de-Travers a rendu son jugement mercredi en l’absence du prévenu qui a déjà dû quitter le territoire helvétique pour des raisons administratives
Épilogue dans l’affaire du braquage au hachoir à viande. Mercredi après-midi, le Tribunal du Littoral et du Val-de-Travers a infligé une peine de 20 mois de prison ferme à un homme, notamment pour brigandage simple. Ce jeune de 19 ans avait braqué une station-service aux Portes-Rouges à Neuchâtel en septembre dernier à l’aide d’un hachoir à viande. Si l’outil de cuisine n’est pas considéré comme une arme au sens strict de la loi, la longue liste des délits commis par le prévenu alors qu’il était mineur et sa situation personnelle ont pesé dans la balance.
Multitudes de délits
Pour le juge, le fait que le hachoir ne soit pas une véritable arme n’a pas eu d’importance sur le jugement. Le prévenu a déjà été condamné par le passé, et ce à des peines fermes alors qu’il était mineur. De plus, durant l’audience, il a aussi été reconnu coupable d’une agression et d’avoir commis des lésions corporelles sur deux autres personnes. Une fois sur l’Esplanade du Mont-Blanc à Neuchâtel avec plusieurs complices, en avril de l’année passée et à une autre rerpise en juillet aux abords de la gare de Neuchâtel.
Le juge de rajouter qu’à voir le mépris du prévenu pour les règles et la gravité des actes commis, il ne pouvait que prononcer une peine privative de liberté sans sursis. Il a aussi ordonné une expulsion pour une durée de 5 ans pour cas grave.
Dans cette histoire, le ministère public réclamait deux ans ferme. Pour le procureur, la victime, soit l’employée de la station-service a subi des blessures psychologiques. Le représentant du Ministère public a avancé qu’il fallait aussi retenir que le hachoir est un objet impressionnant. « Pour une victime, je préférerais me retrouver face à un couteau papillon qu’à un hachoir. »
« Un fracassé de la vie »
La défense de son côté a dressé le portrait du prévenu qui est arrivé enfant en Suisse avec sa mère divorcée. Il n’a jamais pu s’intégrer, en témoignent ses échecs scolaires à l’école obligatoire. Son beau-père l’a d’ailleurs mis à la porte en raison de son comportement. A sa décharge, il aurait été la victime d’abus sexuels durant son enfance.
« C’est un fracassé de la vie », a jeté son avocat. « Vu qu’aucune porte n’est ouverte, ses agissements témoignent d’un mal-être profond. D’ailleurs, ce jeune mérite le prix Nobel de la connerie. Car faire un brigandage pour seulement 2800 francs, ça ne sert à rien. » La défense invitait donc le tribunal à donner un sursis afin que le prévenu fasse amende honorable. Un avis que le juge n’a pas suivi, en raison des antécédents du prévenu.
Les parties ont 20 jours pour faire appel. /jha