« On n’a pas vu venir la pandémie », s’est exclamé Jean-Marc Thévenaz. Le patron d’EasyJet Suisse a participé, mardi à Neuchâtel, à une table ronde organisée par la Chambre neuchâteloise du commerce et de l’industrie. Le Genevois a fait le point sur la situation de sa compagnie. Il est revenu sur le tsunami économique provoqué par la crise du coronavirus, et sur la gestion de celui-ci par les gouvernements. Il a regretté notamment l’absence de mesures sanitaires communes au niveau européen.
Un « grounding » coûteux
EasyJet a vécu trois mois très compliqués, selon son directeur. La flotte entière a été clouée au sol du 1er avril jusqu’à mi-juin. « Sur cette même période, nous avions fait l’année passée 1,7 milliards de francs de chiffre d’affaires. Cette année, nous avons fait 7 millions ». Malgré cela, Jean-Marc Thévenaz reste positif. Il est satisfait d’une reprise estivale, qui a séduit une bonne partie de la clientèle suisse, même si la compagnie n’a comptabilisé que 50% de passagers par rapport à l’année dernière.
Un scénario imprévisible
D’après Jean-Marc Thévenaz, personne n’a vu venir, et encore moins pu prévoir, la crise du Covid-19. Le coronavirus a complètement « désarçonné » les compagnies aériennes. Le Genevois espère cependant que l’expérience servira à ne pas répéter les erreurs commises au mois de mars. « On a vécu un choc terrible au niveau sanitaire et il ne faudrait pas que le choc économique fasse plus de dégâts ».
Des mesures inadéquates
Le patron d’EasyJet s’oppose avec ardeur aux quarantaines imposées automatiquement aux voyageurs en provenance des pays à risque. Il juge la mesure inadéquate et dramatique pour le transport aérien. Une première étape serait d’arriver à une entente européenne sur l’ensemble des mesures sanitaires. Des mesures « compréhensibles, stables et qui ne changent pas toutes les semaines ». Il propose notamment de suivre l’exemple de l’Allemagne, avec deux tests obligatoires à l’arrivée des voyageurs, et sans quarantaine automatique en cas de résultat négatif. « Ce serait moins violent pour l’économie et plus acceptable pour la population », a-t-il insisté. /dsa