Le Conseil Suisse de la presse donne partiellement raison au vice-chancelier de l’État de Neuchâtel, Pascal Fontana ; le fond de l’affaire et le sérieux de notre travail ne sont pas contestés mais notre rédaction aurait dû lui permettre de réagir avant la publication des reproches graves formulés contre lui
RTN et les autres radios du groupe BNJ FM vous révélaient en primeur au mois d’août dernier les dysfonctionnements qui ont secoué la Chancellerie de l’État de Neuchâtel. En cause, un climat de travail dégradé. Nous vous rapportions qu’une dizaine de collaborateurs avaient saisi le groupe de confiance pour se plaindre des méthodes de management de la chancelière Séverine Despland et du vice-chancelier Pascal Fontana. Une situation reconnue par le président du Conseil d’Etat, Laurent Kurth, à notre micro.
À la suite de la parution de nos articles, Pascal Fontana a déposé plainte le 30 novembre contre BNJ auprès du Conseil suisse de la presse (CSP) par voie de son avocat. Le vice-chancelier nous reprochait notamment d’avoir manqué à notre devoir de recherche de la vérité et de l’avoir contacté qu’après la parution de notre article.
L’enquête n’est pas remise en cause
Dans une prise de position datée du 29 juillet, le Conseil suisse de la presse confirme le sérieux de notre enquête et rejette les trois quarts de la plainte déposée par Pascal Fontana. Le CSP estime d’abord que les faits mentionnés par BNJ s’avèrent « parfaitement exacts », conformément au principe de recherche de la vérité. De ce fait, aucune demande de rectification n’est possible. Le fait qu’un coach externe dépeigne ultérieurement à la parution de l’article une situation apaisée au sein de la Chancellerie ne change rien à la véracité de nos conclusions. Enfin, la mention du nom de Pascal Fontana dans nos articles était aux yeux du Conseil suisse de la presse parfaitement légitime, compte tenu de la fonction éminente du vice-chancelier (haut-fonctionnaire) et de sa présence médiatique usuelle.
Audition lors de reproches graves
Toutefois sur un point central de la plainte, le Conseil suisse de la presse juge que les reproches étaient suffisamment graves pour que notre rédaction lui permette de s’exprimer dans un premier temps et non une dizaine d’heures plus tard. BNJ FM a donc violé le chiffre 3 de la «Déclaration des devoirs et des droits du/de la journaliste » et notamment la directive 3.8 qui stipule que « les journalistes ont pour devoir d‘entendre avant publication une personne faisant l‘objet de reproches graves ». Le CSP pense que d’avoir recueilli la réaction du Président du Conseil d’État d’alors, Laurent Kurth, ne nous exonérait pas de donner la parole aux personnes directement nommées dans le sujet. /gwe