Ils sont près de 4 millions à se déplacer chaque jour pour aller travailler en Suisse et les Neuchâtelois ne sont pas en reste. Les derniers chiffres de l’Office fédéral de la statistique parus mardi démontrent que les pendulaires sont en constante augmentation depuis 1990. En 2017, neuf travailleurs sur dix se sont déplacés pour aller bosser.
Dans le canton de Neuchâtel, 89'691pendulaires ont transité durant l'année, soit presque mille de plus qu'en 2016. Ils étaient 83'737 en 2010.
Les Neuchâtelois ont aussi été 62,3 % à prendre la voiture pour se rendre au travail ce qui en fait l’un des cantons les plus dépendants de ce moyen de transport. Au contraire, seuls 25,1 % ont utilisé les transports en communs.
Pendularité intercantonale
Dans son rapport publié mardi, l'OFS annonce que près de 71% des personnes travaillent à l'extérieur de leur commune de domicile, soit une proportion nettement plus élevée qu'en 1990 où cette moyenne était de 59%. Mais la plus grosse augmentation est à chercher dans la proportion de pendulaires qui traversent les frontières cantonales. En 27 ans, cette moyenne a grimpé de 12 à 20% dans le pays. Dans le canton de Neuchâtel, 11'700 pendulaires quittent le territoire cantonal chaque jour alors que presque 13'000 font le déplacement inverse.
Déplacements plus longs
Les habitudes de déplacements ont aussi évoluées. Selon l'OFS, les pendulaires parcourent en moyenne 15 kilomètres pour arriver au travail, ce qui leur prend environ une demi-heure. Mais depuis 1990, le total de ceux qui se déplacent pendant 45 à 60 minutes est passé de 4,5 à 9%, soit le double.
Ces chiffres devraient d'ailleurs continuer à augmenter selon Patrick Rérat, professeur de géographie des mobilités à l’Université de Lausanne. L’expert avance que la population ne cherche plus à se loger en fonction de son lieu de travail, mais de ses habitudes et de son confort. De plus, les grands centres urbains (Genève ou Zurich) deviennent hors de prix, ce qui pousse les travailleurs à se loger à l’extérieur.
Enfin, l’arrivée du télétravail permet aux pendulaires de ne pas se déplacer tous les jours. Les trajets plus longs sont, dès lors, moins contraignants dans l’esprit de certains travailleurs. En conclusion, Patrick Rérat s’interroge sur la pérennité de ce dernier modèle dans le futur. Un retour à une forme de proximité est tout aussi envisageable. /jha