Un procès difficile s'est ouvert mardi au Tribunal pénal à Porrentruy. Un ancien auxiliaire de santé est accusé d'avoir contraint une patiente, en situation de handicap physique, à des actes sexuels répétés.
Les faits se sont produits en 2015 et 2016 entre les murs d’un appartement protégé des Franches-Montagnes et ont duré plusieurs mois. Ces rapports sont reconnus par les deux parties : il s’agit maintenant pour le Tribunal de déterminer s’ils étaient consentis ou non.
Versions contradictoires
Le prévenu parle d’un lien d’attachement avec la résidente, d’un rapprochement qui aurait mené à une relation d’ordre sexuel, alors que lui-même était marié. Le discours de la plaignante est tout autre : elle évoque une contrainte physique, du chantage. Elle dit avoir eu peur de cet homme qui changeait du tout au tout en cas de refus. Mais son récit est parfois incohérent, une confusion sur laquelle s’appuie l’avocat de la défense
Patiente vulnérable et dépendante
Ce qu’il faut toutefois retenir ici, c’est le rapport de force entre les parties. La plaignante, en fauteuil roulant, est vulnérable. Elle dépend de l’aide du prévenu, qui assume ses soins quotidiens. Selon la procureure Valérie Cortat, ce dernier a clairement tiré parti de la situation. Elle demande donc à la Cour de retenir non seulement les accusations de viol et de contrainte sexuelle, mais aussi d’actes d'ordre sexuel avec des personnes handicapées, détenues ou prévenues. Pour cela, elle requiert 4 ans de prison et une interdiction de travailler avec des personnes dites vulnérables pendant 10 ans. La Cour rendra son jugement mercredi après-midi. La Cour rendra son jugement mercredi après-midi. /nbe