Le doute doit profiter à l’accusée. C’est la thèse soutenue mardi par l’avocate de la femme qui doit répondre d’incendie par négligence devant le Tribunal de police à Neuchâtel. Deux maisons étaient parties en fumée à Auvernier en mars 2017.
Ce sont deux visions diamétralement opposées d’un même événement qui se sont affrontées mardi après-midi devant le Tribunal de police à Neuchâtel. La justice se penchait une nouvelle fois sur l’incendie qui a ravagé deux maisons en mars 2017 à Auvernier, après une première audience le 6 novembre. Une femme doit répondre d’incendie par négligence. L’enquête a conclu que des bougies mal éteintes étaient à l’origine du feu. Une dizaine de plaignants espèrent être dédommagés dans cette affaire.
L’avocate de la prévenue estime de son côté que la cause de l’incendie n’est pas certifiée à 100%. À ses yeux, le rapport ne fait état d’une cause que « vraisemblable » et comme le doute doit profiter à l’accusé, sa cliente doit être acquittée. La prévenue a toujours certifié avoir soufflé ses bougies. On ne peut pas lui reprocher une quelconque négligence. Pour elle, la police a, dès le lendemain des faits conclu à la culpabilité de sa cliente en lui demandant de s’excuser auprès des autres victimes, alors même que c’est sa mandante qui a mentionné les bougies aux forces de l’ordre. Aux yeux de l’avocate, sa cliente ne l’aurait pas fait si elle n’avait pas éteint ses luminaires.
Pour les avocats des plaignants en revanche, la thèse du doute ne tient pas. Le point de départ du feu a été désigné chez la prévenue et aucun indice ne pointe une autre cause que les bougies. À leurs yeux, il faut aussi s’en tenir aux premières déclarations de l’accusée où celle-ci émet un doute sur le fait d’avoir bel et bien éteint ces fameuses bougies. La prévenue doit donc être reconnue coupable ; une vision partagée par le Ministère public. Pour les lésés, cette condamnation est nécessaire pour obtenir une indemnisation et c’est tout l’enjeu de cette affaire. Le verdict sera rendu le 18 décembre. /sbe