Une femme a comparu lundi matin devant le Tribunal de police à La Chaux-de-Fonds. Elle est prévenue d’avoir mis intentionnellement le feu à la menuiserie de son mari le 26 juin 2013 aux Ponts-de-Martel. Le couple était séparé et leur relation était très conflictuelle. La mère de famille nie les faits. Le procureur a requis 18 mois de prison avec sursis.
Tout repose sur les visites de la prévenue le matin des faits à la menuiserie. Il y en a deux. La mère de famille dit s’être rendue une première fois vers 8h10 pour discuter avec son mari de la garde alternée de leur fille. Arrivée chez elle, elle aurait remarqué qu’elle avait oublié ses clefs à la menuiserie et y serait retournée vers 8h25 pour les récupérer. Elle aurait trouvé son mari au téléphone. Persuadée qu’il était en conversation avec sa maîtresse, elle serait restée derrière la porte pendant quelques minutes pour écouter la conversation.
Le feu à quatre endroits
Une théorie qui ne tient pas, ni pour le Ministère public ni pour la partie plaignante. La prévenue serait selon eux revenue vers 8h50, puisque le mari n’a pas reçu ni émis d’appel avant cette heure ce 26 juin 2013. Or, l’incendie s’est déclaré dans ces eaux-là. De plus, si la prévenue était effectivement devant la porte à ce moment, elle aurait forcément vu entrer la personne qui aurait bouté le feu. Pour les deux parties il n’y a pas de doute, la mère de famille est la seule personne qui a pu mettre le feu. L’origine criminelle est par ailleurs avérée, puisque le feu a été mis à quatre endroits du local de stockage.
Le Ministère public estime que la prévenue a bouté le feu mais qu’elle ne pensait pas que le sinistre prendrait une telle ampleur. Raison pour laquelle il demande 18 mois de prison avec sursis. La partie plaignante, pour qui la culpabilité de l’épouse ne fait aucun doute, s’en remet à l’appréciation de la justice. Quant à la défense, elle demande tout simplement l’acquittement de sa cliente.
Le montant des dégâts à la suite de cet incendie se monte à près de 120'000 francs. Mais le sinistre aurait pu avoir des répercussions beaucoup plus importantes puisque la maison dans laquelle se trouve la menuiserie abrite également des appartements. Trois locataires se sont d’ailleurs également portés partie plaignante.
Le jugement sera rendu le 9 février. /sma