Immense déception dans les rangs suisses après l'élimination sans gloire en quarts de finale du Championnat du monde à Riga. 'On a encore une fois merdé', peste Gaëtan Haas.
Des mines basses, forcément. Et de la difficulté à mettre des mots sur des maux, forcément. Eliminée pour la quatrième fois de suite au stade des quarts de finale, la Suisse est redescendue de son nuage. Comme l'an dernier et comme il y a deux ans.
'Une fois de plus quand on doit être présent, on rentre à la maison, juge Romain Loeffel. Ca fait mal à tout le monde. On n'était pas venu là pour ça. On voulait montrer du caractère ce soir, mais on n'a pas su se montrer à la hauteur de ce qu'on voulait être.' Très déçu, le Neuchâtelois a connu finalement le même scénario qu'il y a deux ans dans la même ville et face à la même nation: 'C'est pesant. Les Allemands nous battent encore une fois. J'ai pas trop de mots, ça me saoule un peu.'
Ne pas chercher d'excuses
Alors qu'ils avaient disputé de bons tiers médians tout au long du tour préliminaire, les joueurs de Patrick Fischer ont raté le coche. Pénalités stupides, incapacité chronique à proposer quelque chose de potable sur le power-play et indigence totale de quatre attaquants lors du 3-1 allemand, inscrit alors que la Suisse était en avantage numérique!
'On a pris beaucoup trop de pénalités, appuie Gaëtan Haas. En quarts de finale, tu ne peux pas donner à l'adversaire je ne sais combien de supériorités numériques. Le power-play n'a pas été bon et en plus tu en reçois un quand tu dois aller marquer... C'est le pire des scénarios. T'as l'impression de faire tout juste pendant la qualification et de bien jouer contre les bonnes équipes. T'arrives là en pleine confiance dans ton jeu...'
Parmi les premières critiques émises en zone mixte, il y a le fait d'avoir zappé l'entraînement de mercredi. Un constat que ne partage pas Romain Loeffel: 'On avait fait ça avant le match contre les Canadiens et ça avait bien marché. Il ne faut pas chercher des excuses à gauche et à droite. Le problème, c'est ce soir. On était tous conscient de l'enjeu de ce match, mais on n'a pas su répondre présent.' Gaëtan Haas ajoute: 'Quand tu perds, tu peux chercher tout ce que tu as fait de faux après. Si tu gagnes, tout le monde va te dire que c'est bien joué.'
Fischer déçu de lui
Très critiqué pour ses précédentes éliminations au même stade de la compétition, Patrick Fischer a mis du temps à se présenter devant la presse. 'On n'était pas attentif en défense et on a pris deux buts stupides, lance le Zougois. Je suis déçu. De moi aussi. Je n'étais pas prêt à mettre la meilleure équipe sur la glace pour jouer le meilleur hockey.' A la question d'un double blocage en quarts de finale et face à l'Allemagne, le sélectionneur a sobrement répondu 'Oui'.
Directeur des équipes nationales, Lars Weibel n'a pas souhaité analyser à chaud la performance de la sélection dans ce tournoi. 'On a perdu le match important, comme l'année passée, précise-t-il toutefois. Cette année, tu dois battre cette équipe d'Allemagne. Ca fait mal pour tout le monde, pour toute la Suisse. Je ne peux pas dire maintenant ce qui a manqué. On doit faire l'analyse plus tard. On a mieux joué que l'année passée, mais on n'a pas gagné le match qui compte, et pour ça on doit trouver des réponses.'
Au bénéfice d'un contrat jusqu'en 2024, Patrick Fischer se retrouve aujourd'hui dans une position fragilisée. Mais pas pour Lars Weibel: 'Moi et Patrick sommes honnêtes. On a fait la même chose après Pékin. On va trouver ce qu'il faut améliorer. Fischer est toujours très honnête. C'est trop tôt pour spéculer. Tout ce que je peux dire, c'est qu'il fait un super boulot. Il a mis le hockey suisse où nous sommes, mais tout le monde veut trouver le déclic pour aller gagner ces matches importants.'
/ATS