L'athlète sud-africaine Caster Semenya, privée de certaines courses parce qu'elle refuse un traitement pour faire baisser son taux de testostérone, a remporté une bataille judiciaire contre la Suisse
La Cour européenne des droits de l'homme a estimé l'athlète de 32 ans victime de discriminations.
La justice helvète avait confirmé en 2020 une décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) validant un règlement de la Fédération internationale d'athlétisme (World Athletics, ex-IAAF).
Celui-ci oblige l'athlète hyperandrogène, double championne olympique du 800 m, à prendre un traitement hormonal pour faire baisser son taux de testostérone si elle veut s'aligner sur sa distance fétiche.
Cet arrêt de la CEDH n'invalide toutefois pas le règlement de World Athletics et n'ouvre pas directement la voie à une participation de Semenya sur 800 m sans traitement. 'La règlementation actuelle sur les DSD (différences du développement sexuel, NDLR), approuvée par le Conseil de la Fédération internationale d'athlétisme en mars 2023, reste en place', a en effet précisé l'instance.
'La Suisse a outrepassé la marge d'appréciation réduite dont elle jouissait dans le cas d'espèce qui portait sur une discrimination fondée sur le sexe et les caractéristiques sexuelles, laquelle ne peut être justifiée que par des +considérations très fortes+', a estimé la cour basée à Strasbourg.
'L'enjeu significatif de l'affaire pour la requérante et la marge d'appréciation réduite de l'État défendeur auraient dû se traduire par un contrôle institutionnel et procédural approfondi, dont la requérante n'a pas bénéficié en l'espèce', a-t-elle poursuivi.
/ATS