L'Australie a annoncé mercredi qu'elle rejoignait les Etats-Unis dans le 'boycott diplomatique' des Jeux olympiques d'hiver de Pékin. 'Tout le monde s'en fiche', a rétorqué la Chine.
La décision de Canberra de n'envoyer aucun représentant officiel aux JO intervient alors que de nombreux contentieux opposent l'Australie et la Chine, allant de la question des lois australiennes sur l'ingérence étrangère jusqu'à la récente décision d'acquérir des sous-marins à propulsion nucléaire, a précisé le Premier ministre Scott Morrison.
'L'Australie ne reviendra pas sur la position ferme qu'elle a adoptée pour défendre ses intérêts, et il n'est évidemment pas surprenant que nous n'envoyions pas d'officiels australiens à ces Jeux', a-t-il déclaré, mentionnant également les violations de droits de l'homme dans la région du Xinjiang et la réticence de Pékin à rencontrer des responsables australiens pour des discussions.
Interrogé lors d'un point de presse mercredi, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, a assuré que son pays n'avait jamais eu l'intention d'inviter des hauts responsables australiens.
'Tout le monde se fiche de savoir s'ils viennent ou non', a-t-il dit. 'Leur politique politicienne et leurs petits jeux ne changeront rien à la réussite des Jeux olympiques'.
La décision de Canberra 'montre aux yeux de tous que le gouvernement australien suit aveuglément les pas d'un certain pays', a estimé M. Wang, sans nommer les Etats-Unis.
Décision saluée
La décision australienne, qui n'empêche pas les athlètes de participer aux Jeux, intervient après l'annonce par les Etats-Unis de leur 'boycott diplomatique' au nom de la défense des droits de l'homme. Pékin a rétorqué que 'les Etats-Unis paieront le prix de leur mauvais coup'.
Des groupes de défense des droits de l'homme ont salué la décision de Canberra.
Sophie Richardson, directrice de Human Rights Watch en Chine, l'a qualifiée d''étape cruciale vers la remise en cause des crimes contre l'humanité commis par le gouvernement chinois à l'encontre des Ouïghours et des autres communautés turques'.
Selon les militants, au moins un million de Ouïghours et d'autres minorités turcophones, principalement musulmanes, sont incarcérés dans des camps au Xinjiang. La Chine est accusée d'y stériliser de force les femmes et d'imposer un travail forcé.
Pékin affirme que les camps sont en fait des centres de formation professionnelle destinés à éloigner leurs pensionnaires de la radicalisation.
/ATS