La Suisse, qui a passé la barre symbolique des 200 médailles dans des Jeux olympiques d'été, effectue une moisson historique à Tokyo.
Avec déjà 11 médailles assurées, les attentes de Swiss Olympic sont largement dépassées, essentiellement grâce aux femmes.
Les médailles conquises samedi matin par Noè Ponti (bronze sur 100 m papillon) et Nina Christen (or à la carabine aux trois positions) permettent à la délégation suisse de dépasser la dizaine pour la première fois depuis 1952. À Helsinki, la Suisse avait célébré 14 podiums, son cinquième meilleur total dans des Jeux d’été.
190 épreuves de plus qu'en 1952
Depuis, la moisson la plus prolifique a été réalisée à Sydney en 2000 (1 or, 6 argent, 2 bronze), où un certain Roger Federer aurait pu permettre à la Suisse d'obtenir 10 médailles s’il n'avait pas flanché dans le match pour le bronze face au Français Arnaud Di Pasquale. Pour rappel, les Helvètes étaient rentrés de Rio en 2016 avec sept breloques dans leurs bagages.
Mais comparaison n’est pas toujours raison. A Helsinki, il n’y avait ainsi que 149 titres en jeu, et seuls quelque 6500 athlètes issus de 69 nations étaient engagés. À Sydney, ils étaient déjà environ 11’000 participants de quelque 200 pays, des chiffres proches de ceux de Tokyo. Mais au Japon, ce ne sont pas moins de 339 épreuves qui figurent au menu, contre 300 il y a 21 ans.
'Girl Power'
Mais si cette razzia démontre une vérité, c’est la force du sport féminin suisse. Les femmes ont remporté 8 des 11 médailles à Tokyo (dont les trois en or!), après avoir obtenu plus de la moitié des podiums à Rio (4/7). À Londres en 2012, elles avaient empoché une médaille sur quatre, à Pékin en 2008 une sur sept (sans compter Christina Liebherr, en bronze avec l'équipe de saut d’obstacles).
Les doublés de la tenniswoman Belinda Bencic (or en simple conquis samedi, or ou argent en double au côté de Viktorija Golubic) et de la tireuse Nina Christen (également en bronze à la carabine à 10 m) ont marqué les esprits. Tout comme la double présence historique d'Ajla Del Ponte (5e) et de Mujinga Kambundji (6e) en finale du 100 m, discipline-reine du sport no 1 des JO d'été, et le triplé des vététistes Jolanda Neff, Sina Frei et Linda Indergand.
Et ce n'est par ailleurs peut-être pas terminé. Nikita Ducarroz, en BMX freestyle, les relayeuses du relais 4x100 m ou les beachvolleyeuses rêvent de surfer la vague du 'Girl Power' helvétique. Et ces messieurs n'ont pas non plus tiré toutes leurs cartouches, avec notamment l'entrée en lice des cavaliers de saut d'obstacles la semaine prochaine.
/ATS