Le vendredi 6 juin prochain à 14h, les coureurs des 166km du Swiss Canyon Trail s’élanceront de Couvet pour une aventure de 8'147m de dénivelé qui pourra durer jusqu’à deux jours et deux nuits. Ils auront en effet 44 heures pour boucler ces 100 « miles » qui les emmèneront notamment dans les gorges de l’Areuse, au Creux-du-Van et deux fois au sommet du Chasseron. Une opportunité exceptionnelle d’enchaîner en course plusieurs joyaux paysagers de la région, à l’occasion de la 30e édition de l’événement vallonnier.
Les quelques 150 inscrits ont moins de trois mois pour peaufiner leur préparation, que ce soit dans le but de signer un chrono ou simplement de réussir à terminer le parcours.L'annonce des 166km a fait du bruit
L’organisateur, Patrick Christinat, qui planche sur cette version inédite depuis dix ans, admet à ce stade « une petite frustration » liée à la participation. « Nous avons reçu les autorisations en décembre. C’est tard. Un 100 miles, ça laisse des traces dans l’organisme. Un coureur en prévoit un, voire deux par année. » Si l’annonce des 166km vallonniers « a fait du bruit » dans le monde du trail, les grandes pointures avaient déjà établi leur programme. Les populaires sans doute aussi. Reste que quelques « top-15 » seront présents, assure Patrick Christinat. Et les quatre premiers de la course masculine 2024 des 111km seront à nouveau au rendez-vous sur cette distance devenue classique au Swiss Canyon Trail.
Patrick Christinat : « Un 100 miles, ça laisse des traces dans l'organisme. »
L’organisateur précise que les 100 miles nécessitent l’engagement d’une « centaine de bénévoles supplémentaires ». « Il y aura des tentes, du chauffage, des lits et de la nourriture chaude aux ravitaillements dès la carrière de Môtiers. Les derniers vont y passer aux alentours de 1h30. Une bonne partie de la course se fera de nuit. » L’entier des 100 miles seront pré-balisés en mai pour faciliter la reconnaissance du parcours.
« Il aura des tentes, des lits, du chauffage, de la nourriture chaude. »
Jusqu’ici, sans compter les 166km, il y a 2'100 inscrits aux différentes distances. « C’est 550 de plus que l’an dernier à la même époque », déclarent les organisateurs, qui espèrent réunir autour de « 4'000 inscriptions ».
Voici pourquoi je me lance le défi des 166km
Pourquoi ? Pourquoi me suis-je lancé là-dedans ? C’est ce qu’il m’arrive de penser quand je cours de nuit dans la forêt, que je me tape des fentes et des squats à répétition, ou que je me farcis de longues minutes de montée à haute intensité. Mais comme le dit mon coach sportif, qui est un ami et qui sait aussi m’encourager, « Vince tu pars de loin, tu dois t’infliger certaines choses si tu veux avoir une chance de finir cette course, sans te blesser ». La question du pourquoi, j’y pense un peu et puis j’oublie. J’y répondrai définitivement plus tard. Pour l’instant, laissez-moi courir. D’ailleurs depuis quatre mois que je m’entraîne, je progresse. Je ne vais peut-être pas beaucoup plus vite, non, mais plus longtemps, ça oui ! Je commence à aligner les sorties de 6 heures sans trop souffrir. Et j’y trouve du plaisir. De plus en plus. Le plus pénible, ça aura été de m’extirper de ma zone de confort. Aujourd’hui, je me sens moins lourd. « Pas au sens figuré, hein ! », me rétorqueraient les copains. Que je vois très peu d’ailleurs, depuis quelque temps. Mon choix implique quelques sacrifices momentanés.
Ces 100 miles, c’est le plus grand défi de mon parcours de sportif. Réussir à garder l’équilibre entre vie de famille, vie professionnelle et entraînement, c’est ça le plus difficile. Je ne cesse de courir de l’un à l’autre… Mais bon, je philosopherai plus tard. Dompter ces beaux sommets jurassiens, relever le défi physique, ressentir le frisson de l’aventure : une tentation à laquelle je n’ai pas pu résister… Et me voilà avec le but de franchir la ligne d’arrivée, d’en apprendre plus sur le trail et de partager ça avec vous, grâce au soutien de mes proches et à celui de la rédaction.
Vincent
Notre rédaction vous proposera quelques épisodes sur ce défi personnel, dont deux directs par téléphone pendant la course. /vco