La Suisse doit mieux tirer parti des grandes manifestations sportives qui se tiennent sur son sol pour encourager le sport d'élite et le sport populaire. Mais ces événements doivent aussi être organisés de manière durable et respectueuse de l’environnement.
Le Conseil fédéral a présenté vendredi une stratégie pour le soutien des grandes manifestations sportives. Le sport joue un rôle important aux niveaux économique et social. Il doit assumer une 'fonction de modèle', a souligné la conseillère fédérale Viola Amherd devant la presse.
Les grands événements doivent ainsi viser le recours aux énergies renouvelables et éviter le plus possible les émissions de CO2 ou les compenser le cas échéant, a relevé la ministre des sports. Grâce à leur rayonnement, les grandes manifestations sportives peuvent contribuer dans une large mesure à la sensibilisation de la société aux questions environnementales, a-t-elle ajouté.
Promotion du sport
Cette stratégie vise également à renforcer le rôle d'encouragement et de promotion du sport. Elle stipule que le soutien accordé par la Confédération comprend une contribution pour les mesures d'accompagnement visant à encourager le sport.
Il ne s'agit pas uniquement d'organiser un événement 'touristique' ou coupé du reste du monde, a souligné le directeur de l'Office fédéral du sport (OFSPO) Matthias Remund, mais de permettre à tous d'en profiter.
L'athlétisme suisse a recueilli lors de Jeux olympiques de Tokyo les fruits des efforts lancés dans le cadre des championnats d'Europe 2014 à Zurich, a ainsi illustré le président de Swiss Olympics Jürg Stahl. Un programme de promotion du cyclisme féminin a également été lancé en lien avec les championnats du monde de cyclisme 2020 et 2024.
Mais le sport de base n'est pas oublié. En prévision des championnats du monde 2022, l'association suisse de unihockey a de son côté lancé un 'Street tour' qui visitera plusieurs villes, a expliqué Viola Amherd.
Sécurité de planification
Le gouvernement souhaite aussi renforcer la sécurité de la planification des grandes manifestations. Les fédérations sont invitées à élaborer une stratégie à long terme. Un service de coordination doit permettre d'exploiter les synergies entre fédérations et de recueillir les expériences, pour éviter de répéter certaines erreurs.
Tous les trois ou quatre ans, l'OFSPO devra préparer un message contenant une vue d'ensemble des projets prévus sur une certaine période. Il comprendra les demandes de crédits d'engagement pour les événements sportifs impliquant une contribution de la Confédération d'au moins 200'000 francs.
Le premier message est attendu d'ici l'été 2022, a précisé Viola Amherd. Il portera sur les crédits pour les événements sportifs internationaux prévus à partir de 2023. Cela concerne par exemple les championnats du monde de VTT 2025 en Valais et les Jeux olympiques spéciaux 2029 dans les Grisons.
Cette nouvelle stratégie n'implique pas une hausse des dépenses, ont souligné les trois responsables. Pour Viola Amherd, elle pourrait même permettre d'avoir plus d'impact avec les mêmes montants, grâce à des gains d'efficacité.
JO pas exclus
Cette stratégie concerne les grandes manifestations sportives internationales à caractère unique, les manifestations polysportives d'une envergure comparable, comme les Jeux olympiques de la jeunesse, ainsi que les événements récurrents, tels que les courses de ski du Lauberhorn. Mais pas les événements de très grande ampleur tels que les Jeux olympiques ou paralympiques d'hiver, dont la planification, l'organisation et le financement impliquent des démarches spécifiques.
L'exigence de durabilité n'exclut pas une future candidature aux Jeux olympiques, selon Mme Amherd. Si un canton devait se lancer, 'les conditions seraient posées pour des jeux durables', a-t-elle estimé.
Ce n'est toutefois pas encore le cas. Pour l'heure, aucun dossier ne se trouve sur la table, a souligné Matthias Remund. Pour Jürg Stahl, 'la Suisse doit être candidate quand elle sera prête'.
/ATS