Il n’y a désormais plus de doute que l’attaque contre Charlie Hebdo est l’oeuvre de terroristes, comme celle du 11 septembre. Le terrorisme a toutefois bien évolué depuis cette date, selon Frédéric Esposito, directeur de l'Observatoire de la sécurité à l’Université de Genève et spécialiste du terrorisme en milieu urbain.
« Au lendemain du 11 septembre, une seule organisation était présentée comme responsable des attentats, qui était Al-Qaïda. Aujourd'hui, il y a d’autres organisations terroristes – comme Daesh ou AQMI – qui occupent le terrain et qui se sont localisées sur un territoire régional », explique-t-il. Il y a donc une évolution du nombre, mais aussi de la géographie des organisations. La lutte contre le terrorisme ne se pratique ainsi plus à l’échelle planétaire. « On était parti en Afghanistan et en Irak, aujourd'hui la lutte contre le terrorisme se fait sur le sol européen », analyse Frédéric Esposito.
Un autre élément explique pourquoi le terrorisme est devenu plus difficile à combattre selon le directeur de l'Observatoire de la sécurité à l’Université de Genève. « Aujourd’hui, on est face à des structures où les membres ont des parcours qui ne sont pas clairement identifiés. Des personnes se sont radicalisées de manière quasi autonome sur Internet, alors que d’autres ont été formées à l’extérieur du pays. On est donc confronté à une série de profils qui rend la lutte plus difficile », conclut Frédéric Esposito. /jfa