La nouvelle secoue le monde de la presse, des dessinateurs mais aussi le monde musulman: douze personnes, dont les dessinateurs Cabu, Charb, Wolinski, et Tignous, ont été tuées ce mercredi dans une fusillade survenue à la mi-journée au siège de Charlie Hebdo à Paris.Quatre personnes se trouveraient entre la vie et la mort, selon le dernier bilan.
Trois hommes cagoulés et vêtus de noir ont pénétré dans les locaux de l’hebdomadaire satirique français avant d'ouvrir le feu. Ils seraient ensuite montés dans une voiture avant de s’enfuir. Près de 3'000 policiers ont été mobilisés pour retrouver les auteurs de cette attaque.
Barrigue anéanti
Joint par téléphone, le dessinateur suisse de presse Thierry Barrigue s'est dit complètement effondré. « C'étaient tous des amis, des frères. Je suis dans un état de choc et de tristesse absolue. Charb, Cabu, Wolinski et Tignous participaient ce matin à la séance de rédaction, cela signifie que le jour de l'attaque n'a pas été choisi au hasard ».
Très affecté par la nouvelle qu'il venait d'apprendre, Thierry Barrigue a également eu peur pour l'une des dessinatrices de Vigousse, journal satirique pour lequel tous les deux travaillent. « Coco est aussi employée par Charlie Hebdo. Au moment de la fusillade, elle s'est cachée sous un meuble », raconte-t-il.
Comme bon nombre de personnalités employés dans le milieu de la presse, Barrigue avertit: « on est dans la barbarie la plus pure. Ce ne sont pas seulement la presse satirique et les dessinateurs qui sont visés. C'est aussi la liberté d'expression. Les gens doivent se sentir visés. C'est une guerre, il y a des morts. Charb, notamment, est mort pour un métier magnifique qui s'appelle la liberté d'expression. Il n'aurait rien changé à ce qu'il a fait. Alors défendons cette liberté ».
Le président français François Hollande a condamné un acte d'une « exceptionnelle barbarie », qu'il a qualifié « d'attentat terroriste ». La France a relevé son niveau d'alerte dans la région parisienne au maximum.
Charlie Hebdo a fait la Une de son dernier numéro paru ce mercredi avec « les prédictions du mage Houellebecq: en 2015 je perds mes dents... En 2022, je fais Ramadan ! », déclare l'écrivain sur ce dessin. Rien n'indique qu'un lien existerait entre la parution de cette Une et l'attaque du journal satirique. /jfa+abo
