Pédophile condamné plus lourdement

Une sordide affaire d’abus sexuels sur mineur a été jugée en deuxième instance par la Cour ...
Pédophile condamné plus lourdement

La Cour pénale cantonale, au château de Neuchâtel. La Cour pénale cantonale, au Château de Neuchâtel.

Une sordide affaire d’abus sexuels sur mineur a été jugée en deuxième instance par la Cour pénale ce mercredi à Neuchâtel.

Un homme, condamné en première instance à trois ans et demi de prison ferme, contestait les chefs d’accusation de viol et de contrainte. Il demandait le sursis total ou partiel assorti d’un traitement psychiatrique.

L’appel était joint par le Ministère public qui demandait, lui, une sanction plus lourde avec cinq ans de prison ferme.

Au final, les juges de la Cour pénale sont allés dans le sens du procureur et de l’accusation et ont condamné le quinquagénaire à quatre ans et demi de prison ferme, assortis d’un traitement psychiatrique à suivre en prison.


L'accusé filmait ses actes

L’accusé a abusé de sa quasi belle-fille (la fille de son ancienne amie) durant huit ans selon l’accusation, un an selon lui, mais finalement deux ans et demi au moins selon les juges cantonaux. Des difficultés à dater les faits qui s’expliquent en partie par la dysphasie dont est atteinte la jeune victime, un trouble mental spatio-temporel qui l’empêche de se repérer dans le temps. Mais aussi par un manque de preuve.

Ainsi, pour retenir le début des faits, « au plus tard à novembre 2008 », la Cour s’est appuyée notamment sur des vidéos que le pédophile a lui-même tournées en compagnie de sa proie. « La caméra de mon client avait un problème de date, elle est restée bloquée sur une date antérieure aux faits », a tenté de plaider, en vain, la défense pour valider sa thèse. Mais les juges ont rappelé que les analyses de la police scientifique n’avaient rien décelé de tel.

Le calvaire de la jeune victime a pris fin en mars 2011. Elle avait alors 15 ans.

« Tout y a passé ! »

Dans ce laps de temps, « toute la panoplie des actes sexuels a été commise », a tonné le procureur Renaud Weber, non sans rappeler que pour l’accusé, « c’est la jeune fille qui est à l’origine des faits ! ». « Or, il a profité de son handicap pour assouvir ses pulsions égoïstes et ne manifeste aucun remord ».

L’accusation a emboîté le pas au Ministère public, rappelant que le quinquagénaire avait lui-même admis le viol avant de se rétracter. « Ce prédateur », comme l’a décrit l’avocat, « insistait sans jamais être violent. Il attendait que sa victime cède. Si ça, ce n’est pas de la contrainte, alors il faudra inventer une nouvelle jurisprudence rien que pour cet homme ! ».


Risque de récidive

Au final, la Cour pénale a bel et bien retenu le viol et la contrainte. Elle a estimé que la culpabilité du pédophile était lourde, compte-tenu des liens affectifs au sein du ménage : « il y avait une dépendance émotionnelle et sociale qui a été exploitée ». D’autant plus que la victime avait déjà été abusée sexuellement dans son enfance.

Les juges ont  souligné la sordide diversité des actes commis, la faiblesse de la jeune fille et le manque de remords de l’accusé, qui a rejeté la faute à maintes reprises sur sa proie.

Autant d’arguments qui ont pesé lourd dans le verdict final.

Les psychiatres, eux, ont souligné le risque de récidive. Un traitement en prison a été ordonné. Les parties ont trente jours pour faire appel. /abo


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