L’aventure a commencé en 1899 et se poursuit toujours ! Le 7e tome du Glossaire des patois de la Suisse romande est sorti de presse. Il est consacré à la lettre F, se divise en deux volumes et compte 35’900 articles. Pour marquer cet événement, un colloque était organisé vendredi matin à l’Université de Neuchâtel. L’institution accueille en effet les rédacteurs du glossaire depuis 1972.
Cet ouvrage se donne pour objectif de recenser et de décrire le vocabulaire patois de Suisse romande. Pour ce faire, les rédacteurs s’appuient sur 2'500'000 fiches récoltées autrefois auprès de locuteurs. Ces correspondants répartis sur l’ensemble de la Suisse romande ont dû remplir, durant 11 ans, deux questionnaires par mois qui portaient sur le vocabulaire qu’ils utilisaient.
Aujourd’hui, le patois n’est plus parlé que dans quelques rares régions, à Evolène en Valais, en Gruyère dans le canton de Fribourg et en Ajoie dans le Jura. La réalisation de ce glossaire doit permettre de préserver ce patrimoine qui s’éteint. L’idée de ce projet a surgi dans l’esprit de Louis Gauchat, originaire de Lignières et né aux Brenets. C’est en 1898 que le glossaire reçoit ses premiers soutiens financiers des cantons romands et de la Confédération.
Dans ce 7e tome apparaît notamment le terme « fromage ». Il en ressort que, dans les patois de Suisse romande, ce met était souvent désigné selon ses particularités, comme sa texture ou sa maturité. On trouve des attestations de « fromage gras » (formèdj grè), « fromage à gros trous » (fròmazo bòoukèlouk) ou « fromage frais » (fròmādzo frè), contrairement aux désignations actuelles qui portent davantage sur le lieu d’origine du fromage (emmental, gruyère, etc).
Une exposition permet de comprendre comment est réalisé un article de ce glossaire. Elle est à découvrir à la Faculté des sciences humaines de l’Université de Neuchâtel. Le huitième tome devrait paraître en 2017. /sbe