Les usagers des transports publics ne sont pas représentés dans le canton de Neuchâtel. Mais ça va changer. Une section neuchâteloise de la Communauté d’intérêts pour les transports publics (CITRAP) sera créée ce vendredi soir, lors d’une assemblée constitutive.
Contrairement à Genève ou Vaud, les usagers neuchâtelois n’ont pas leur mot à dire sur les dossiers de mobilité. Et aucune entité ne défend leurs intérêts.
La CITRAP réunira donc, moyennant une cotisation annuelle, la clientèle des transports publics qui souhaite se faire entendre. Un comité représentatif prendra part aux négociations portant sur la mobilité, que ce soit sur de nouvelles lignes, ou concernant des horaires. Mais il rapportera aussi les plaintes des clients. Attention, cette association ne servira pas de bureau de réclamations des TransN. « Notre objectif, c’est surtout de devenir incontournables dans les décisions de planification en matière de mobilité cantonale, au même titre qu’un parti politique, bien que nous soyons apolitiques. » explique Céline Vara, membre de la CITRAP.
La communauté entend prendre de l’ampleur, à l’image de sa grande sœur vaudoise. Elle compte sur l’appui des entreprises, des écoles et des communes pour faire entendre sa voix. En revanche, l’Etat n’est pas invité à donner quelque argent, « question d’indépendance », souligne Céline Vara.
Pour démarrer, la CITRAP a reçu un don d’une femme souhaitant rester anonyme. Par la suite, les cotisations devraient suffire à faire tourner l’association.
L’assemblée constitutive a lieu ce vendredi soir à 19h au restaurant Le Jura, à Neuchâtel. Les personnes intéressées sont les bienvenues.
Contacté par nos soins, l’entreprise de transports TransN dit accueillir la nouvelle positivement. « Jusqu’à présent, la voix des usagers se faisait entendre via leur commune. Ça sera vraiment un plus. », réagit à chaud Aline Odot, chargée de communication des TransN.
Conseiller d’Etat en charge du Développement territorial, Yvan Perrin est lui aussi favorable à la création de cette communauté. « Si on peut réunir un maximum d’acteurs autour d’un projet, ce dernier sera d’autant plus solide. Ma porte est ouverte pour discuter. Mais n’oublions pas que le mieux a un prix et que nos moyens sont modestes ». /abo